
L’excursion en mer d’une quarantaine de journalistes à bord d’une pirogue a brusquement tourné en eau de boudin à cause du chavirement de l’embarcation en question. Même s’il y a eu plus de peur que de mal.
Des journalistes ont frôlé la mort, hier, au cours d’une excursion en mer à bord d’une embarcation, à la plage dénommée La Voile d’Or, sise à Dakar ; une tentative d’excursion maritime organisée par Mbacké Seck, à l’issue d’un petit-déjeuner presse, dont les thématiques tournaient autour de : « changements climatiques, pêche, émigration irrégulière, pétrole et gaz ».
A peine les confrères, dont votre serviteur, ont embarqué, attendant que les membres de l’équipage de la pirogue de fortune lèvent l’ancre, ceux-ci manœuvrent pour prendre le large. Et pendant qu’ils sont à bord, ils constatent avec stupeur une scène intrigante : la pirogue tangue brusquement du côté droit. Provoquant du coup des cris de stupeur. Certains bondissent de leur séant et roulent de gros yeux hagards. Ils paniquent et commencent à se faire du mouron. Tandis que d’autres jouent la carte de la sérénité et s’emploient à rassurer les gens.
Des téléphones portables, des caméras et autres biens matériels perdus en mer
La pirogue tangue à nouveau du côté gauche. Et suscite les mêmes réactions à bord. Le piroguier lance les amarres, active le moteur de l’embarcation et prend avec timidité la mer. Soudain, la pirogue s’incline encore sur le même côté et se retourne littéralement dans l’eau. Laissant ainsi apparaître la coque au vent. Les passagers, notamment les journalistes en grande partie, sont subitement projetés avec tous leurs biens matériels (téléphones portables, entre autres) et autres outils de travail (caméras…) dans les flots.
Des confrères se débattent dans l’eau, éclatent en sanglots et appellent au secours
Ce fut alors la débandade générale ! Chacun cherche à sauver sa peau par tous les moyens. Certains réussissent à remonter à la va-vite sur la coque de la pirogue. D’autres optent par contre pour la nage et tentent de regagner en catastrophe la terre ferme. Des confrères, malgré le port de gilet de sauvetage, barbotent, effectuent plusieurs brasses et se débattent à l’envi, histoire de garder la tête hors de l’eau. Sans succès. Ils craquent, paniquent et poussent des cris d’orfraie à tout bout de champ. « Grand, aidez-moi ! Je vais mourir ! Je ne sais pas nager ! », s’écrient-ils sans cesse.
Ils s’agrippent aux habits des autres et lancent : « j’ai peur ; et je vais mourir »
Certains éclatent en sanglots et s’agrippent de toutes leurs forces aux habits d’autres confrères. Ils les implorent ensuite de les tirer du bourbier. « Svp, ne m’abandonnez pas ! » Le confrère lui rétorque : « ne vous accrochez pas avec vigueur à mes habits. Autrement, on risque de sombrer tous les deux ». L’autre confrère se garde de lâcher prise et lance : « j’ai peur pour ma vie ! » Autant de scènes pareilles qui se produisent dans les flots.
De bonnes volontés sauvent les confrères, un membre du Hcct et Yaye Bayam à bord
Alertées, de bonnes volontés, qui jouaient au football sur la plage, se jettent à l’eau et parviennent à sortir les confrères de l’eau. Ce qui a provoqué un grand ouf de soulagement pour ces derniers et pour les autres, qui sont restés sur la terre ferme. Un membre du Haut Conseil des collectivités territoriales nommé Mamadou Diop Thioune et Yaye Bayam Diouf faisaient partie des passagers de l’embarcation en question.
Vieux Père NDIAYE
INITIATEUR DE LA DRAMATIQUE EXCURSION EN MER
Mbacké Seck dégage toute responsabilité dans le chavirement
« Je ne vois pas notre part de responsabilité dans ça ». C’est la réaction du sieur Mbacké Seck, initiateur de la dramatique excursion en mer sur quelques sites, notamment l’aire marine protégée de Gorée, le cimetière des bateaux et le port des hydrocarbures. Et Seck de poursuivre : « il y en aurait eu, si on n’avait pas de gilet de sauvetage et pris des mesures tout de suite. Nous avons fait ce qu’il faudrait faire quand on envoie des gens en mer ; c’était de les doter de gilets de sauvetage », a laissé entendre Seck. Qui, faut-il le rappeler, n’a pas daigné embarquer avec les confrères à bord de la pirogue de fortune
V. P. NDIAYE