
Installée pour connaître des affaires concernant les plus hautes autorités, dont les ministres, la Haute Cour de justice est très bientôt mise en branle. La Commission d’instruction de cette juridiction spéciale va ouvrir l’affaire opposant Mansour Faye au ministère public. Hier, l’ancien ministre de la République a été convoqué à la Division des investigations criminelles (Dic) pour recevoir notification de son mandat de comparution. Le frère de l’ancienne Première dame Marième Faye Sall est, en effet, convoqué devant la commission d’instruction de la Haute Cour, le 21 mai prochain.
Dans la dynamique de la reddition des comptes, la machine judiciaire s’est emballée depuis quelques mois, mais les affaires se passaient devant le parquet de la République ou le parquet financier et ne concernaient pas les plus hautes autorités étatiques. Mise en place pour connaître des affaires concernant ces dernières, la Haute Cour de justice va ainsi entrer en action. Elle démarre par l’affaire qui oppose Mansour Faye au ministère public, même si, pour cette fois, il n’y a pas de procureur de la République ou de Procureur financier. Hier, l’ancien ministre de la République a été convoqué devant les éléments enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic) pour recevoir une notification d’un mandat de comparution. Il est appelé à comparaître devant la Commission d’instruction de la Haute Cour le 21 mai prochain.
Cette affaire concernant le beau-frère de l’ancien président Macky Sall a fait les choux gras de la presse ces derniers temps. Elle entre dans le cadre des poursuites relevant de la gestion des fonds Covid-19. Il est ainsi reproché à l’ancien ministre de la République d’avoir commis des malversations sur une commande de riz d’une quantité de 30.000 tonnes. Il y aurait eu une surfacturation évaluée à 2.749.927.948 francs. L’accusation parle de « présomptions graves et concordantes d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêt, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et de complicité de ces chefs à l’encontre de Mansour Faye ». Des accusations dégagées en touche par Mansour Faye qui s’est expliqué devant l’opinion, en soutenant que cela s’est produit dans un contexte exceptionnel où les « verrous étaient levés » concernant les règles habituelles de passation des marchés publics en matière de procédures. Dans ses explications, il a en outre pointé un doigt accusateur sur la Cour des comptes ; car il estime qu’il y a eu une lecture « biaisée » du dossier. En somme Mansour Faye a juré sur tous les saints qu’il n’y a jamais eu de surfacturation.
Alassane DRAME
Salimata Diop passe le 19 mai
Mansour Faye n’est pas le premier ministre de l’ancien régime à passer devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. c’est Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng, qui va ouvrir le bal. L’ancienne ministre de la Femme, poursuivie pour environ 52 millions de francs non justifiés, a été convoquée à la Division des investigations criminelles hier pour récupérer son mandat de comparution. Dans la plus grande discrétion, elle s’y est rendue. Il lui a été notifié une convocation pour lundi prochain, 19 mai.