Les opérations pré-hivernage sont en cours dans les villes de Fatick et de Kaolack. L’Office national de l’assainissement du Sénégal est à fond dans le curage des canalisations et l’entretien des ouvrages de stockage et de drainage.
Le temps est aux interventions sur le terrain. Dans la ville de Fatick, des tas d’immondices sont visibles çà et là, le long des canalisations. Les équipes de curage sont passées par là. Elles ont extrait des canalisations des sachets en plastique, des morceaux de tissu, de la ferraille... La canalisation qui date de 2005 émet des signaux de vétusté et sera réhabilitée. « Il faut préciser qu'à Fatick, il y a deux canalisations des eaux pluviales qui ont été réalisées en 2005 et en 2020. Et, il faut le reconnaitre, le canal de 2005 cause beaucoup plus de problème puisque très vétuste. Les dalles ne tiennent plus ce qui fait qu’il faut les reprendre pour faciliter un bon drainage des eaux », explique Moussa Guèye, représentant régional de l’Onas à Fatick. L’itinéraire allant du bassin versant de Peulga jusqu’à la station sera reprise, afin d’augmenter la capacité du système d’évacuation des eaux pluviales. La canalisation a permis de soulager des habitants de cette partie de la ville depuis qu’elle a été réceptionnée. Les pluies exceptionnelles de 2022 ont laissé des marques au sein des communautés, malgré les travaux d’envergure que l’Onas a entrepris. L'imam du coin, Serigne Bilal Diagne, ne cache pas ses inquiétudes. « L'hivernage de l'année dernière avait causé des dégâts. Avec la furie des eaux, nos maisons étaient toujours envahies jusque dans les chambres. Nous pensons que l’Onas fera de son mieux pour éviter ce qui nous est arrivé l’année dernière ». Pourtant, dans sa zone de résidence comme dans d’autres endroits de Fatick, un travail de fond est en cours. Tout s’accélère. Tout doit être au point avant les pluies de grande amplitude. « Nous avons anticipé en mettant les bouchées doubles dans le curage des canalisations dont une bonne partie est vétuste puisque datant de longtemps », souligne, Moussa Guèye de l’Onas.
Le chef de service régional de l’Onas de Fatick fait noter les opérations de curage qui ont fait réagir certaines populations environnantes. C’est le cas du conseiller municipal, Diène Diouf. Il se félicite du curage, toutefois, il souhaite une évacuation des objets tirés des canalisations. « Depuis le début des opérations, les agents ne disposent pas tout au long du linéaire de moyens pour le ramassage des déchets extraits des canaux. Sur certains axes les tas de déchets jonchent les canalisations, et une fois que le sable est sec tout retourne dans les canaux », relève le conseiller.
Au quartier Émetteur, l’Onas est en train d'exécuter un système de pompage qui va drainer un surplus d'eau qui se déverse dans le bassin en cas de fortes pluies. « L'année passée, on avait un surplus d'eau dans notre local technique. Là où on faisait démarrer les pompes situées dans un point très bas, nous avons entrepris des travaux de délocalisation de ce système à un point plus haut. Car, les eaux avaient atteint le niveau des installations nous empêchant d’y accéder pour sa mise en marche. Pour rappel, le transformateur avait été endommagé. Donc, nous allons acheter du nouveau matériel que nous allons installer dans le nouveau local technique déjà en cours de construction, pour pouvoir faire face en cas de besoin à la situation. Et d'ici la fin du mois de juin on devrait pouvoir achever les travaux », a signifié Moussa Guèye.
Le résultat de lourds investissements
Comme à Fatick, les travaux sont en cours dans plusieurs quartiers de Kaolack. L’objectif, c’est de curer le linéaire prévu et de remettre à niveau le système de pompage et d’évacuation des eaux. « Nous avons un objectif de curage de 10 km. Nous sommes présentement au canal de Médina Baye et Bongré. Nous ferons également l’entretien des stations », a informé El Hadji Abdoulaye Aw. En 2022, curieusement, malgré des pluies exceptionnelles, Kaolack n’a pas connu de grandes inondations. Le fait inédit a été relayé par la presse locale. Ici, les équipes ont dans leur cahier de charges le respect des délais.
La réduction des conséquences des inondations est la résultante des investissements judicieux consentis au cours de ces dernières années, dans cette ville qui renvoie l’image d’inondations depuis plusieurs décennies. A la vérité, les conséquences des inondations se sont amoindries grâce à une batterie d’ouvrages. Parmi ces infrastructures, on peut compter 2 bassins d’écrêtage, 66 km de linéaire de réseaux d’eaux usées, la réhabilitation de 2 stations, le reprofilage de 3 km de la bande d’Aouzou, la construction de 7 km de voiries neuves en pavés, de 12 km de dalots de drainage, de 50 édicules publics, de 2700 branchements domiciliaires. De plus, une station d’épuration de 750 m3/jour, une station de pompage des eaux usées ; une déposante de boues de 60 m3/jour ont été réalisées. Le cumul des investissements est de l’ordre de 19.344.308.891 F Cfa. Les projets concernés sont le projet d'assainissement de Kaolack (10 villes – 2023), le projet d'assainissement de Médina Baye (2022).