
L’ancien président du groupe parlementaire Benno a confirmé Seydou Guèye. «L’Apr n’est pas prête à dialoguer sur des futilités et la thématique qui a été proposée n’a rien à voir avoir ceux que vivent les Sénégalais. Nous n’avons pas de problème de système politique encore moins de système électoral. Il a produit des alternances que le monde nous envie. Si on veut dialoguer, discutons sur les sujets qui intéressent le Sénégal. Il ne faut pas faire de ce dialogue un projet funeste pour l’avenir du Sénégal», prévient-il.
«Les comptes des femmes de Farba Ngom et de ses enfants sont fouillés nuit et jour»
Me Oumar Youm assimile la mise en accusation des cinq anciens ministres du régime sortant à un simulacre de justice. «On considère que ce qui se passe au Sénégal actuellement est dépourvu de sens. De simples inventions qui n’ont aucun lien avec la réalité des faits. Tout le peuple est témoin de la commande politique qui vise à détruire l’Apr en emprisonnant tous ses responsables. Le cas de Farba Ngom en est une parfaite illustration», fait savoir Oumar Youm, qui rappelle les menaces du Premier ministre contre ce dernier dans son fief même, «après l’avoir mis aux arrêts injustement, son frère a été emprisonné alors qu’il ne travaille même pas ensemble, et que ce dernier ne vit même pas au Sénégal. Nous avons là une justice aveugle», fulmine Me Youm qui fait noter qu’en plus de cela, la commune de Farba Ngom est assiégée : «beaucoup de camions de la gendarmerie sont actuellement à Agnam, la population brutalisée, la famille de Farba Ngom est fouillée nuit et jour. Les comptes de sa femme, de ses enfants, rien n’est épargné».
Me Youm estime que la justice obéit à des règles, elle ne doit pas s’appliquer n’importe comment, elle ne se commande pas. «Ce dont on accuse les cinq anciens ministres dans la gestion des fonds Covid n’est pas vrai. On nous parlait de milliards et on se retrouve avec quelque 6 milliards et si on y défalque les 2 milliards 700 et quelques millions pour lesquels on accuse Mansour Faye de surfacturation, il ne resterait pas grand-chose», renseigne-t-il.
«Dans le code pénal, il n’est nullement inscrit la surfacturation comme infraction»
Selon Me Youm, le régime sait que les opérateurs économiques cités dans cette affaire de surfacturation ne sont coupables de rien, mais ils sont obligés de les accuser pour des faire-valoir. «Dans le code pénal, il n’est nullement inscrit la surfacturation comme infraction. En plus, le prix du riz évolue tout le temps. La loi qui régit l’activité de commerce votée en 1994 stipule que les prix sont libres. Et le ministre Mansour Faye, malgré son droit de faire un marché de gré à gré, avait opté pour un appel à concurrence que des Sénégalais bon teint ont gagné. Comment est-ce qu’il peut y avoir une surfacturation à partir d’un appel d’offres ?», s’interroge-t-il, tout en rappelant que la Cour des comptes s’est basée sur un arrêté du ministre qui datait de 2013 pour justifier l’existence de la supposée surfacturation. «Ils ont laissé passer le prix du sucre en se focalisant sur celui du riz, parce qu’il leur fallait impérativement avoir quelqu’un de l’entourage du président Macky Sall», regrette Me Youm.
Revenant sur ses calculs, l’ancien président du groupe parlementaire affirme que sur les 2 autres milliards restants, le ministère de la Culture a été lui aussi accusé par le rapport de la Cour des comptes pour la somme de 1 milliard 120 millions qui a été justifiée pièce par pièce. A l’en croire, c’est le désordre total dans le bureau du juge d’instruction, où on vérifie par pièce les justifications. Pour lui, on doit revoir le mode de fonctionnement de la Cour des comptes, l’Ige, la magistrature et l’Ena, suggère Me Youm, qui délivre par la suite un cours sur la justification de la dépense publique.
«Sophie Gladima est mise en cause pour 119 millions dont le marché a été exécuté, preuve à l’appui»
Oumar Youm a aussi lavé à grande eau Sophie Gladima qui est mise en cause pour 119 millions dont le marché a été exécuté, preuve à l’appui. «L’opérateur qui a exécuté le marché a dû cautionner la somme de 119 millions, malgré qu’il ait exécuté ledit marché. Les 73 millions qui devaient servir à construire un bâtiment ont été confiés à l’opérateur économique en attendant de trouver un site pour ladite construction», explique-t-il.
«Le paiement en espèces n’est pas une infraction, au pire des cas, c’est une faute de gestion»
Pour Moustapha Diop, Oumar Youm fait noter que la seule chose qu’on lui reproche, ce sont les paiements en espèces, alors que le règlement général en comptabilité le lui permet. Bien que l’article 104 limite ce paiement par rapport à certaines sommes, mais une instruction de la Bceao de 2017 permet, malgré cette limitation, de payer en espèces dans certains cas ; «donc ce paiement en espèces n’est pas une infraction. Au pire des cas, ce n’est une faute de gestion. On ne peut pas confondre faute de gestion et infraction pénale».
«Ce n’est pas pour rien que la Haute Cour de justice n’a jugé que deux dossiers depuis sa création»
Oumar Youm confie que le président Macky Sall avait pris les devants en mettant en place une commission d’audit et de contrôle dirigée par un général de l’armée, les ministères concernés étaient représentés, la société civile, le Cese, l’Assemblée nationale, les imams etc. La commission a fait un audit sérieux, d’après Oumar Youm et le rapport est disponible. Ce dernier regrette aussi que l’image d’un grand universitaire comme Ismaïla Madior Fall soit salie pour une somme de 50 millions, sur la base de simples accusations d’un tiers. «Ce n’est pas pour rien que la Haute Cour de justice n’a jugé que deux dossiers depuis sa création. Elle traite des faits d’une certaine gravité avec un impact d’intérêt national», conclut-il.
Nd. Kh. D. F