La gestion budgétaire au premier semestre 2023 a été marquée par un accroissement satisfaisant des recettes budgétaires associé à une exécution modérée des dépenses. En effet, les ressources mobilisées sont évaluées à 1834,8 milliards à fin juin 2023, augmentant ainsi de 11,6% en glissement annuel. Quant aux dépenses publiques, elles sont estimées à 2449,2 milliards, soit une hausse de 1,4%.
Il ressort de la note de conjoncture au premier semestre 2023 que les ressources globales sont estimées à 1 834,8 milliards à fin juin 2023 contre 1644,4 milliards un an plus tôt et sont constituées de recettes budgétaires chiffrées à 1755,1 milliards et de dons estimés à 79,7 milliards. En glissement annuel, les ressources se sont accrues de 190,3 milliards à la faveur de l’évolution favorable du recouvrement des recettes fiscales et non fiscales. En effet, les recettes fiscales, évaluées à 1 652,4 milliards, ont bénéficié de la bonne tenue des impôts directs, des impôts indirects, des droits de douane et, dans une moindre mesure, des droits d’enregistrement qui ont augmenté respectivement, de 126,9 milliards, 68,8 milliards, 41,3 milliards et 5,5 milliards pour se situer à 681,0 milliards, 898,2 milliards, 493,8 milliards et 36,4 milliards à fin juin 2023. Concernant les impôts directs, la performance s’explique essentiellement par l’accroissement de 36,7% de l’impôt sur les sociétés, avec un paiement cumulé de 303,2 milliards à fin juin 2023 contre 221,8 milliards un an auparavant. En effet, les recouvrements de l’impôt sur les sociétés ont progressé de 81,4 milliards à fin juin 2023. En termes de secteur d’activité, cette hausse est tirée par les évolutions notées au niveau des versements d’IS des entreprises du secteur secondaire (+96,0%) et du secteur tertiaire (+31,8%). Concernant le secteur secondaire, l’accroissement de l’Is est tiré essentiellement par les sous-secteurs des industries extractives (+306,0%) et du Btp (+25,4%), pour des montants respectifs de 47,9 milliards et 8,2 milliards. S’agissant du secteur tertiaire, la hausse des versements concerne, entre autres, le sous-secteur des banques et autres services financiers, des services portuaires et des activités de commerce hors pétrole avec des augmentations respectives de 10,9 milliards, 7,3 milliards et 5,0 milliards. Toutefois, la performance de ce secteur a été atténué par le recul de 3,1% de l’Is versé par le sous-secteur des télécommunications.
Taxes sur les biens et services
Pour ce qui est des taxes sur biens et services intérieures, elles ont augmenté de 26,4 milliards (+7,0%) par rapport à la période sous revue. Cette hausse est attribuable, essentiellement, à la bonne tenue de la Tva intérieure hors pétrole qui s’est confortée de 23,2 milliards (+14,5%), en liaison avec la réduction des exonérations et la progression modérée des crédits. S’agissant de la bonne tenue des recettes douanières, elle résulte essentiellement de la progression de la Tva à l’importation et des droits de porte hors pétrole qui se sont confortés respectivement de 18,4% et 7,6%. Cette situation a bénéficié de la progression des liquidations mises à la consommation qui sont passées de 581,3 milliards à 660,4 milliards entre les premiers semestres de 2022 et 2023, soit une hausse de 13,6%. En termes de taux de droits de douane, les produits de la tranche de 35%, 20% et 10% ont été les plus concernés par la hausse des liquidations avec des augmentations respectives de 31,5%, 12,3% et 26,7%, en glissement annuel. Quant aux recettes non fiscales, leur progression est attribuable aux recouvrements satisfaisants de dividendes et des commissions de transferts pour des montants respectifs de 24,8 milliards et 26,9 milliards.
Les dépenses publiques
Les dépenses budgétaires ont été exécutées à hauteur de 2449,2 milliards à fin juin 2023 contre un montant de 2415,8 milliards un an auparavant, soit une hausse de 33,5 milliards (+1,4%). Cette orientation est expliquée par l’évolution contrastée entre, d’une part, la hausse des charges de fonctionnement, des intérêts sur la dette et de la rémunération des salariés, et d’autre part, la baisse des dépenses de « fourniture, entretien et autres » et des investissements financés sur ressources intérieures. En effet, les dépenses de « transfert et subvention » sont passées de 645,8 milliards à 716,8 milliards entre le premier semestre de 2022 et celui de 2023 se renforçant ainsi de 11,0%. Les charges d’intérêts sur la dette (280,7 milliards) et les rémunérations des salariés (630,2 milliards) se sont confortées respectivement de 31,0% et 26,2% à fin juin 2023. En revanche, les investissements globaux sont passés de 860,6 milliards à 637,8 milliards, entre le premier semestre de 2022 et celui de 2023, soit un repli 6,1%. Cette contraction des dépenses en capital est perceptible sur sa composante financée sur ressources internes exécutées à hauteur de 354,0 milliards. Par ailleurs, les dépenses de « fournitures, entretien et autres » se sont repliées de 6,1% passant de 195,5 milliards à 183,7 milliards sur la période sous revue, en cohérence avec les efforts de rationalisation des charges de consommation. En dépit d’un accroissement satisfaisant des recettes budgétaires et une exécution modérée des dépenses, le solde budgétaire, dons compris, est ressorti avec un déficit estimé à 614,5 milliards à fin juin 2023 contre 771,4 milliards un an auparavant.
M. CISS