
Thierno Bocoum n'est pas d'accord avec Ousmane Sonko et il ne met point de forme pour le contredire. "Le Premier ministre affirme que le Conseil constitutionnel aurait «simplement considéré superflu» le postulat qui fonde la démarche de leur groupe parlementaire. Nous lui demandons dans quel considérant aurait-il lu cela ? En désignant le considérant 31, il offre la preuve éclatante qu’il manipule les conclusions du Conseil. Ce que dit réellement le considérant 31 est clair et grave : l’alinéa 2 de l’article premier de la loi interprétative viole la Constitution. Le Conseil affirme même que les crimes les plus graves sont inclus dans le champ de l’amnistie lorsqu’ils sont liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique. Une telle déclaration ne peut être balayée d’un revers de main ni détournée au gré des intérêts politiciens. En se livrant à cette manœuvre, le Premier ministre foule aux pieds le principe sacré de la séparation des pouvoirs en se cachant derrière un titre de chef de parti. Pire, il fait dire aux juges ce qu’ils n’ont jamais dit.
Et comme si cela ne suffisait pas, il s’attaque à l’opposition avec des termes d’un autre âge : «indigente», «résidus d’opposition». «Le chef du gouvernement devient le chef des insulteurs. Nous prenons acte. Qu’il sache que nous ne nourrirons pas sa grande distraction nationale pour échapper à ses vraies responsabilités.
Aux insultes, nous préférons les idées", a écrit l'ancien parlementaire et Président AGIR.