Après une première contribution relative à l’amélioration de l’Acte III de la décentralisation, et une deuxième sur attractivité des territoires et promotion de l’emploi, notamment dans les cités religieuses, le Haut Conseil des collectivités territoriales va consacrer ses travaux de l’année 2018 à la finalisation et l’opérationnalisation de la phase 2 de l’Acte III de la décentralisation. L’annonce a été faite, hier, par le président de ladite institution, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de leur session ordinaire. Au menu des travaux, des auditions avec des personnalités de l’Etat, des plénières de récapitulation, mais aussi un forum des territoires leur permettra d’élaborer leur rapport annuel, qu’ils présenteront ensuite au chef de l’Etat.
Le diagnostic de la phase I de l’Acte III de la décentralisation a permis aux hauts conseillers des collectivités territoriales de constater la faiblesse de la coordination, ainsi que le manque d’harmonisation et de rationalisation des interventions, le déficit de viabilité financière et de durabilité de la plupart des programmes et le déficit d’accès des jeunes aux structures et aux mécanismes de financement. Ils procéderont ainsi, au cours de leur session 2018, à l’élaboration d’un rapport préliminaire sur la situation et les orientations pour la seconde phase ; à l’élaboration d’un rapport thématique sur le cadre institutionnel, humain et les compétences des Collectivités territoriales ; à l’élaboration d’un rapport thématique sur le financement de la décentralisation et les relations interacteurs ; enfin à l’élaboration du rapport annuel 2018 : Le Haut Conseil des collectivités territoriales et la finalisation et l’opérationnalisation de la phase 2 de l’Acte III de la décentralisation. «Nous avons établi un calendrier pour la session de nos travaux pour l’année 2018, mais aussi des avis et recommandations qui interpellent les collectivités territoriales par rapport au transfert de compétences. Nous estimons qu’il est bon d’évaluer à quoi ces transferts de compétences ont servi. Nous allons nous pencher dessus en tant que maires pour certains et d’autres en tant qu’experts de la décentralisation», a fait savoir Ousmane Tanor Dieng.
Pour le président du Haut Conseil des collectivités territoriales, leurs travaux auront pour but de proposer des solutions aux problèmes causés par la mise en œuvre de l’Acte III. «Nous avons basculé de communautés rurales pour devenir des communes. Ce changement n’a pas été accompagné par les moyens financiers nécessaires. Il faut que l’on trouve des systèmes de financement innovants, parce que les textes ne règlent pas les problèmes. A l’issue de nos travaux, nous allons organiser un forum des territoires et sa pertinence est de donner la parole aux élus locaux. Il s’agira en effet d’écouter les maires qui vivent les situations pour qu’ils puissent exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés», révèle Tanor.
A l’en croire, contrairement aux autres réformes dont l’expérimentation a souvent duré quelques années, l’Acte III de la décentralisation a été immédiatement mis en œuvre avec une communalisation intégrale, la valorisation des départements ; donc, il est tout à fait normal que des problèmes d’adaptation aux réalités locales se posent. Il y a un ensemble de difficultés dont on fait face brutalement, donc il faut impérativement trouver des solutions à ces manquements.
«Ce serait une excellente chose que l’opposition et la société civile participent au dialogue sur les ressources naturelles»
Interpellé sur l’appel au dialogue du chef de l’Etat à l’opposition pour la gestion des ressources naturelles, le président du Haut Conseil des collectivités territoriales estime que, dans chaque pays, il y a des questions autour desquelles il est impérativement nécessaire de trouver un consensus. La question de l’exploitation et de la gestion des ressources naturelles du Sénégal en est une. «Il est vrai qu’il n’y a pas encore d’exploitation, mais il faut prévenir et essayer de voir comment ces ressources vont être reparties de manière équitable, de la manière la plus transparente possible. Ce serait une excellente chose que l’opposition, le pouvoir et la société civile se retrouvent pour trouver un consensus. Ce serait l’occasion pour chacun d’entre eux de donner son point de vue», dit-il.
Ndèye Khady D. FALL