
La promotion et la protection des droits des enfants pour lutter contre la violence et les actes assimilables, est un impératif des temps modernes qu'aucune société contemporaine ne peut négliger sous aucun prétexte.
C’est la forte conviction de Mamadou Lamine Sow, Inspecteur de l'Éducation surveillée et de la Protection sociale de son état. Pour ce spécialiste de la question, qui s’exprimait ainsi, dimanche dernier lors d’une rencontre à l’initiative de l'association « Unis pour la Promotion et la Protection de la Famille », commémorant la Journée nationale du talibé, à Saint-Louis, outre les actions de poursuite pour les auteurs de l'exploitation et de la maltraitance des enfants en général, et des enfants talibés en particulier, des mesures vigoureuses de sauvegarde et de protection doivent être prises en faveur de cette frange vulnérable de la population. Selon lui, face à la récurrence et à l’ampleur de ces fléaux quasi comparables à la traite des personnes, il urge de renforcer la sensibilisation auprès des maitres coraniques, des « Ndèye daara », des parents et des familles de manière plus globale. « En sus de l'article 298 du Code pénal sénégalais qui prévoit et punit tout acte de violence envers un enfant de moins de 15 ans, la loi 2005 du 10 mai 2005 sanctionne autant la traite des personnes que l'exploitation de la mendicité », a rappelé M. Sow pour qui la protection des enfants, notamment les enfants talibés souvent livrés à la merci de leurs maitres coraniques, est une nécessité voire un devoir citoyen. En effet, en plus de leurs difficiles conditions d’apprentissage dans des sites de fortune, les enfants talibés font souvent l’objet d’exploitation et de maltraitance sous le regard indifférent de la collectivité. « Ces enfants ont besoin d’un soutien et d’une attention particulière pour leur protection », a-t-il plaidé lors de la journée nationale des talibés.
Pour rappel, cette journée a été aussi marquée par la remise de dons aux daaras émérites de deux érudits. Il s'agit de ceux de Thierno Moussa Datt et d'Abdoul Wahab Diop. Les daaras et leurs pensionnaires ont reçu de l'association U2PF des produits détergents, des bassines, des seaux, des bouilloires et des nattes. Un geste de haute portée sanitaire, éducative et humanitaire fortement salué par les responsables de ces daaras. Ces derniers ont vivement remercié les membres de l'association U2PF et leur président Gora Sèye qui, selon eux, « ne sont pas à leur première action ».
Baye Modou Sarr