
Le ton est grave, le propos tranchant. Le Mouvement Gueum Sa Bopp, à travers un communiqué publié ce vendredi 11 avril, a vivement condamné l’arrestation du journaliste Simon Faye, placé en garde à vue depuis la veille. Ce dernier, rédacteur en chef de Sen Tv et Zik Fm, deux entités du groupe D-media, a été interpellé dans le cadre d’une enquête portant sur la diffusion d’un article de Afrique Confidentielle évoquant une prétendue rencontre entre Ousmane Sonko et le président ivoirien Alassane Ouattara.
Pour Gueum Sa Bopp, cette arrestation ne saurait être dissociée d’une entreprise plus large de persécution politique. « L’opinion nationale et internationale est aujourd’hui témoin que derrière la convocation de Simon Faye se cache une manœuvre d’intimidation visant directement le président du Mouvement Gueum Sa Bopp, M. Bougane Guèye Dany », dénonce le texte. Le leader du mouvement, également fondateur du groupe de presse D-media, serait selon ses partisans dans la ligne de mire du régime actuel.
Le mouvement accuse ouvertement le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour museler journalistes et opposants politiques. Une tendance qu’il qualifie de « dangereuse » et de « dictature rampante ». « Le pouvoir actuel est en train d’écrire les pages les plus sombres de notre démocratie », avertissent les « Jambaars », nom donné aux membres du mouvement.
Le communiqué va plus loin en appelant à une mobilisation citoyenne : « nous appelons toutes les forces vives de la Nation à se lever et à s’unir pour faire face à ces pratiques dictatoriales qui menacent les fondements de notre République. » Gueum Sa Bopp réclame dans la foulée « la libération immédiate et sans condition » de Simon Faye.
Sidy Djimby NDAO