C’est mi-avril, notamment le 13, que Abdoul Mbaye a cèdé son fauteuil de secrétaire général du parti Act à Ibrahima Thiam, lors d’un congrès extraordinaire. Ce processus qui a semblé normal aux yeux de l’opinion n’était qu’une mascarade, selon certains cadres dudit parti. Abdoulaye Gaye et Cie ont fait face à la presse hier pour déverser leur bile sur M. Mbaye qu’ils accusent d’avoir trahi les idéaux du parti durant toute sa gestion, avant de manipuler le processus démocratique lors de son remplacement.
Le nouveau secrétaire général de l’Alliance pour la citoyenneté va avoir du grain à moudre. En effet, des voix commencent déjà à s’élever pour denoncer la façon dont il a été porté à la tête dudit parti, ce 13 avril. Ces responsables du parti Act ont d’abord déversé leur colère sur Andoul Mbaye, le désormais ancien secrétaire général, pour sa «gestion unilatérale, opaque et profondément décevante. Celui que nous avions cru incarner une certaine idée de l’éthique politique s’est malheureusement écarté de cette voie. Sa manière de gouverner le parti, d’écarter ceux qui ne s’alignent pas sur sa volonté personnelle, de manipuler les processus démocratiques internes et surtout de mépriser l’intelligence collective, est incompatible avec les valeurs que nous défendons», ont fait savoir Ablaye Gaye et Cie qui faisaient face à la presse hier.
A les en croire, lors de leur dernière réunion nationale, ils avaient clairement exprimé leur soutien à la candidature du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. «Mais, Abdoul Mbaye nous avait alors répondu que chacun était libre de ses choix. Mais par la suite, il n’a eu de cesse de marginaliser, critiquer et discréditer tous ceux qui avaient osé soutenir cette orientation», relèvent-ils.
«Comment peut-on prétendre diriger une formation politique, alors même qu’on a publiquement affirmé n’en être pas membre actif ?»
Ablaye Gaye et ses camarades dénoncent également «la désignation illégitime d’un nouveau dirigeant du parti, en violation flagrante des statuts». Et de s’interroger : «comment peut-on prétendre diriger une formation politique, alors même qu’on a publiquement affirmé n’en être pas membre actif ?» De surcroît, s’offusquent-ils, «malgré la demande explicite de quatre des cinq candidats à la présidence du parti pour repousser le congrès, Abdoul Mbaye a imposé un passage en force, au mépris de tout respect des règles internes».
Gaye et ses compagnons disent ne pouvoir rester inactifs face à cette situation, c’est pourquoi ils annoncent leur projet de travailler, dans le calme et la conviction, à la création d’un «Bloc des anciens». Et leur première mission sera «d’interpeller le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux, afin qu’ils fassent respecter la légalité interne dans le fonctionnement des partis» ; d’«examiner les recours juridiques pour récupérer, si possible, le récépissé du parti ou faire annuler légalement le congrès contesté». Une action qui, ont-ils indiqué, marquera «le début d’une reconquête politique et citoyenne», renseignent ces membres de Act qui disent assumer pleinement leur soutien au projet porté par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Nd. Kh. D. F