En présence de ses partenaires et des investisseurs, le Directeur du Port autonome de Dakar (Pad), Aboubacar Sédikh Bèye, a dévoilé, hier, les grandes lignes du plan stratégique 2019-2023 du Port de Dakar. Changer de paradigme pour faire du Port de Dakar un hub portuaire du continent à l’horizon 2023, tel est l’objectif de ce plan stratégique.
«Un port peu compétitif», c’est la conclusion tirée par le cabinet Performance Group chargé d’évaluer la situation actuelle du Port autonome de Dakar. Il fallait donc réagir au plus vite. C’est ce que le nouveau Directeur du Pad, Aboubacar Sédikh Bèye, a compris. Conséquence immédiate : il a initié une nouvelle vision stratégique 2019-2023 du Port autonome de Dakar. Hier, sous la présidence du ministre de l’Economie des Finances et du Plan, Amadou Bâ, le Dg du Port a procédé au lancement de sa vision pour faire du Port de Dakar un hub portuaire en Afrique de l’Ouest et même à l’échelle continentale. Il s’agit d’une phase essentielle dans la vie du Pad qui, selon les mots du Directeur général, permettra de dessiner les contours de ce qui va être son avenir immédiat et futur. «Le plan stratégique d’une entreprise est une projection, voire un saut dans l’avenir, une cartographie de sa situation, tenant compte de ses forces, mais également de ses faiblesses, de ses opportunités et de ses menaces», a expliqué Aboubacar Sédikh Bèye.
Pour le Dg du Port, c’est un pari pour plus de performance, plus d’efficacité, plus de valeur ajoutée. «Si nous écoutons les chiffres enregistrés par le Port autonome de Dakar, nous pouvons être tentés de verser dans l’autoglorification et la suffisance et donc la facilité. Nous pouvons certes nous satisfaire de nos 18 milliards de tonnes de trafic pour un chiffre d’affaires de 50 milliards. Mais, nous limiter à cette approche quantitative, c’est ignorer les véritables enjeux qui interpellent. C’est nier nos insuffisances…», avertit-il.
Poursuivant, le Directeur général du Port note, à l’endroit du ministre de l’Economie, que la vision du Pad est de «devenir le moteur l’émergence». Cela passe par la satisfaction des clients et une amélioration de la compétitivité de l’économie sénégalaise, a-t-il ajouté. Pour en arriver à ce résultat, malgré les difficultés, le patron du premier contributeur aux recettes douanières du Sénégal propose un changement de paradigme, avec, dans le rétroviseur, l’exemple de Singapour. «Malgré les difficultés que le Port autonome de Dakar traverse aujourd’hui, difficultés liées notamment à la congestion, je peux vous assurer que le Port a tous les atouts pour atteindre ses objectifs. Je voudrais illustrer mes propos par l’exemple de Singapour, un pays de moins de six millions d’habitants, sans ressources naturelles, mais qui a atteint un niveau de vie supérieur à celui des États-Unis», illustre-t-il.
Retour de la voie ferrée Dakar-Bamako : une question de survie pour le Port
Abordant la lancinante question de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako, le Directeur du Port autonome de Dakar a plaidé pour le retour de la voie ferrée, disant clairement que la réhabilitation de cette ligne, jadis très prospère, est une question de survie pour le Port. «Le trafic vers le Mali représente 17 à 18% du volume des trafics du Port de Dakar. Il y a 5 ans, 75% de ces trafics partaient par le train. Aujourd’hui, c’est 0%», rappelle-t-il. Et d’ajouter : «Ce train est un élément de compétitivité vitale».
Sidy Djimby NDAO