«Un jour nouveau pour le port». C’est en ces termes que le Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), Aboubacar Sadikh Bèye,a qualifié les Journées maritimes et portuaires organisées par le Pad. Ces journées, placées sous le thème «Ensemble pour un port moteur de l’émergence», répondent àl’ambition du Pad de se positionner en acteur logistique au service des économies ouest-africaines.
Au regard de la mondialisation de l’économie et à la tendance accrue à l’intégration des chaines logistiques, sans compter l’émergence de hubs régionaux, la Direction générale du Port autonome de Dakar cherche à positionner l’institution portuaire en acteur logistique au service des économies ouest-africaines. Une ambition réalisable et qui explique la tenue des journées maritimes et portuaires. «Il s’agit de journées très importantes pour le Port, en cela qu’il marque un changement de paradigme dans la vision, qui part de la vision déclinée par le président de la République dans le cadre du Plan Sénégal émergent», a déclaré, en marge de la cérémonie officielle, le Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad). Et Aboubacar Sadikh Bèye d’indiquer que l’ambition du président (de la République), c’est de faire du Sénégal un hub logistique régional.
Ambition : passer d’un port classique d’embarquement et de débarquement à un port moteur de l’émergence
Pour lui, à travers ces journées, le port décline sa vision dans le cadre de cette orientation stratégique pour une émergence en 2035. «Nous voulons passer d’un port classique d’embarquement et de débarquement à un port moteur de l’émergence. Et quand on dit moteur de l’émergence, on veut que le port soit créateur de valeur ajoutée, un port qui est adossé à une zone économique spécial», explique le Drecteur général qui, dans la foulée, a salué l’engagement de toute la communauté portuaire. «On a eu les armateurs qui sont les premiers clients du port, les manutentionnaires du secteur privé sénégalais sont là, les transitaires… Et nous venons de signer avec la douane un accord de partenariat. Mais également, avec le Cetud dans le cadre de la modernisation du port, puisqu’il va faire une étude sur le plan de circulation du port. Et le mois qui arrive, nous allons entamer la réhabilitation de la voirie», détaille-t-il, expliquant que tout ça va permettre d’aller vers un port, acteur principal de l’économie. «Cela va permettre d’aller vers un port qui ne s’adosse pas seulement à une clientèle captive. Mais qui créé le mouvement qui influence les infrastructures logistiques pour que la marchandise soit accompagnée de son lieu de débarquement jusqu’au client final. Cela veut dire que le port va s’attacher à créer les infrastructures de transport mais aussi de stockage», note-t-il, magnifiant l’importance de la journée en ces mots. «C’est un jour nouveau pour le port et nous sommes très satisfaits de la mobilisation».
Il y a au moins trois points de croissance qui sont dans ce port et qu’il faut déverrouiller
Pourtant, malgré les atouts, le Pad continue de faire face à des goulots d’étranglement. Il fallait donc chercher à déverrouiller son potentiel économique pour pouvoir faire autant pour l’économie nationale. «Aujourd’hui, on peut dire que quelque part le port constitue un goulot d’étranglement à l’économie. Parce qu’il y a au moins trois points de croissance qui sont dans ce port et qu’il faut déverrouiller. La nouvelle stratégie va permettre de décongestionner le port de déverrouiller ces trois points de croissance qui vont nous permettre d’aller vers une croissance à deux chiffres. Parce que c’est à partir de 10% de croissance pendant 5 à 10 ans que nous allons sortir du cercle de problème de création d’emplois…», renseigne le Directeur général. Pour qui, il faudrait, à travers la voie ferrée qui va aller jusqu’à Bamako, qu’on déverrouille ce potentiel qui est aujourd’hui verrouillé par la congestion. «En un an, nous avons pu améliorer la situation. Puisque pour Tvs, par exemple, nous avions des temps d’attente en rade de 35 à 40 jours, mais aujourd’hui, nous avons réussi à les ramener entre 5 et 10 jours. Mais l’objectif, c’est d’avoir une heure maximum de temps d’attente en rade. Puisque pour être un port moteur, comme nous le voulons, c’est entre une heure et deux heures de temps d’attente. Cela va permettre de créer du mouvement et du flux, mais surtout qu’il y ait plus de stocks, mais que le port soit fondamentalement un endroit où l’on navigue et on part. Mais également où la marchandise qui arrive à Dakar, se retrouve à Bamako le lendemain», projette-t-il. Mais déjà, il estime que c’est bien faisable. «Nous avons un avantage compétitif sur les autres ports, puisque le bateau qui arrive à Dakar, il lui faut encore quatre jours pour arriver en Côte d’Ivoire. Ce qui fait que nous pouvons atteindre le Mali avant même que le bateau n’arrive à Abidjan», a-t-il fait savoir.
Sidy Djimby NDAO