L’enlèvement de conteneurs au port de Dakar demeure un problème majeur, à en croire les acteurs qui sont montés au créneau, par la voix du président de l’Asstap, Demba Sy, pour s’insurger contre ce phénomène. Aussi, face aux difficultés rencontrées, ont-ils décidé de ne plus supporter les frais de magasinage, de surestarie dont ils ne sont nullement responsables.
La situation qui prévaut au Port autonome de Dakar (Pad) indispose les acteurs composés de transitaires, de transporteurs agréés, d’industriels et d’importateurs au point de pousser le président de l’Association pour la sauvegarde et la sécurité du transit et des acteurs portuaires (Asstap), Demba Sy, à faire face à la presse. A l’en croire, depuis 2020, c’est une détérioration continue des services de Dubaï Port World (Dpw), des compagnies manutentionnaires et des lignes maritimes, qui a été constatée par les acteurs. Or, rappelle Demba Sy, dans la feuille de route de Dpw, chargé de la gestion depuis 2007 du Terminal à conteneurs du port (môle 8), figurait en priorité la modernisation du port par la mise en place d'une plateforme logistique compétitive pour faciliter les opérations de débarquement et de livraison des conteneurs. Cependant, le patron de l’Asstap est au regret de constater que cet engagement n’a pas été respecté ; dans la mesure où ces compagnies manutentionnaires utilisent l’espace portuaire pour stocker des conteneurs vides sans aucun respect des fenêtres octroyées par Dpw. « Les Inland container depot (Icd) qui servaient de stockage du trop-plein du Terminal à conteneurs et tous les autres espaces portuaires sont actuellement pleins de conteneurs vides. Notre outil de travail (camions et châssis) qui servait de logistique pour le transport des conteneurs à l'import et à l’export est retenu par ces compagnies de terre-plein. La franchise portuaire qui est limitée à 10 jours francs est toujours dépassée pour la livraison de ces conteneurs. Cette situation va engendrer des conséquences néfastes, voire des frais de magasinage, de surestarie et d'immobilisation. Ces frais supportés par l'importateur vont impacter directement le panier de la ménagère », explique Demba Sy. En tout état de cause, l’Asstap, par la voix de son président, a décidé que ses membres ne vont plus supporter les frais de magasinage, de surestarie dont ils ne sont aucunement responsables. A l’en croire, c’est seulement au port de Dakar où les frais de manutention sont deux fois plus chers que les droits de douane sur la marchandise. A cet effet, il n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement et le chef de l’Etat à régler définitivement ce problème qui, dit-il, met le port à genoux. Ce, en dépit des nombreuses rencontres infructueuses avec les autorités portuaires, le ministre du Commerce, le ministre de l'Economie maritime et le Premier ministre pour trouver des solutions de sortie de crise.
M. CISS