En procédant au lancement des opérations pré-hivernage dénommées « waadial sunu nawet », le ministre Cheikh Tidiane Dièye prône la mobilisation et l’implication des communautés à travers des actions coordonnées de curage, de nettoyage et d’entretien d’ouvrages ou de réseaux de drainage des eaux pluviales, etc., pour apporter des réponses durables au phénomène des inondations. Parallèlement, il s’est insurgé contre le comportement incivique de certains qui transforment les ouvrages en déversoirs d’ordures et d’appeler à y mettre un terme.
Le ministre de l'Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye a présidé la cérémonie de lancement des opérations pré-hivernage 2025 à la station d’épuration de Cambérène. Une cérémonie suivie de visites guidées par le Directeur de l'Onas au niveau des sites dits problématiques pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de curage en perspective de l’hivernage qui s’annonce pluvieux. C’est ainsi que l’équipe du ministère s’est rendue à la Médina, à la station de pompage de Grand-Yoff et dans la banlieue dakaroise, notamment dans la commune de Diamaguène Sicap Mbao. Sur ces différents sites, des moyens humains et matériels sont déployés pour rendre opérationnels ces ouvrages. « Les opérations que nous lançons aujourd’hui visent à promouvoir la mobilisation, l’organisation et l’engagement des communautés à travers des actions coordonnées de curage, de nettoyage et d’entretien d’ouvrages ou de réseaux de drainage des eaux pluviales, ainsi que de pompage, de débouchage ou de réalisations de tranchées dans les quartiers, etc. Notre démarche a pour finalité de renforcer la résilience des communautés aux inondations, surtout qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous avons besoin de l’implication de tous pour apporter des réponses durables à ce phénomène », explique Cheikh Tidiane Dièye qui milite pour le renforcement de l’implication et la contribution des communautés dans la lutte contre les inondations.
Mettre un terme au comportement incivique
A en croire le ministre, le socle de la gestion des inondations reste la prévention, surtout que la réduction des risques et l’atténuation des conséquences des inondations, dit-il, passent par l’anticipation dans la mise en œuvre des actions prioritaires. A cet effet, il fait remarquer que le temps constitue un facteur précieux. « Toutefois, les opérations pré-hivernage n’auront l’effet escompté si nous ne nous engageons pas à préserver les ouvrages. Interrogeons le comportement incivique, et mettons-y un terme. A Dakar et partout, les ouvrages continuent d’être dévoyés, les canalisations transformées en déversoirs de déchets, les bassins de rétention offrant l’image de réceptacles de toutes sortes de rejets, le vol des plaques des regards demeurant un fléau. L’incidence négative de ces comportements doit être questionnée et combattue par une mobilisation de proximité. Ensemble, nous pourrons arriver à vaincre la persistance de ces mauvais comportements grâce à des actions soutenues de sensibilisation mais également à une montée en puissance de tous les volets de la police de l’assainissement qui est déjà en cours d’opérationnalisation », annonce Dr Dièye.
Des volontaires communautaires pour influer sur les comportements
Même si le ministre est d’avis que l’Etat, en ce qui le concerne, restera mobilisé ; il en appelle à la responsabilité des uns et des autres pour s’ériger « en gardiens de nos ouvrages et installations pour leur assurer un fonctionnement optimal qui contribuera à réduire significativement la vulnérabilité de notre cadre de vie. C’est sur ce terrain que nous attendons les mairies et tous les acteurs communautaires », indique-t-il, avant d’inviter « à un minimum d’organisation et de veille communautaire au niveau des quartiers et villages pour amener tout un chacun à ne plus jeter des ordures dans la rue, à ne plus obstruer les canaux, à ne plus agresser les voies de passage des eaux, et à participer à l’entretien des ouvrages d’assainissement ». En outre, le Directeur général de l’Onas, Séni Diène, dans la dynamique de changement des comportements, a annoncé l’identification depuis un mois de volontaires communautaires qui vont s’engager dans la sensibilisation des populations dans la lutte contre les inondations. « Les inondations c’est l’affaire de tous et les volontaires communautaires sont des porteurs de voix capables d’influer sur le comportement des populations », souligne le Directeur de l’Onas.
50.756 mètres linéaires de réseaux curés, 29 bassins de rétention traités…
Par ailleurs, il est revenu sur l’impact de ses recommandations lors de la réunion d’évaluation de la gestion de l’hivernage 2024, le 12 décembre dernier. Lesquelles recommandations consistaient à œuvrer à atténuer l’effet anthropique en promouvant un nouvel état d’esprit grâce à une stratégie de communication et de sensibilisation plus adaptées ainsi qu’un renforcement de l’implication et la contribution des communautés dans la lutte contre les inondations. Et, ce sursaut citoyen avait valu, dit-il, d’enregistrer des résultats probants. « Les efforts des uns et des autres avaient permis de curer 50.756 mètres linéaires de réseaux, de traiter 29 bassins de rétention d’eaux pluviales, de nettoyer 550 lieux publics et équipements collectifs en embellissant certains et d’enlever 6877 tonnes de déchets. Relativement aux impacts, en sus de l’amélioration du cadre de vie à plusieurs endroits avec des répercussions positives sur la santé, il est constaté selon les spécialistes une atténuation des inondations dans certaines villes comme Kaolack, Touba ou Dakar », s’est réjoui le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
M. CISS