
S’il y a quelqu’un à qui Léo Poète demandera des comptes lorsqu’il le rejoindra dans l’au-delà, sur la bonne marche du Parti socialiste, c’est bien Ndiol Diouf. A ce dernier, le père de la nation sénégalaise avait en effet confié les rênes de sa formation politique en même temps que les clés des coffres de la République. Et c’était là une grosse erreur, car du parti, Diouf n’avait que faire. C’était plutôt un boulet à son pied, dont il avait besoin uniquement pour pérenniser son pouvoir à la tête de l’Etat. La désenghorisation passera par-là, écartant ceux qui avaient blanchi sous le harnais de l’Ups/Ps, au profit de transhumants, de cocos repentis. Mais surtout, Diouf a reproduit l’erreur de Senghor en donnant le parti à son clone, c’est-à-dire un fonctionnaire devenu politicien. Ousmane Tanor Dieng, lors de ce fameux congrès sans débat de 1996, fut préféré à ceux qui avaient gravi les échelons, depuis les jeunesses socialistes. Ce sera donc le point de départ de la descente aux enfers d’un parti en déclin. Et après avoir touché le fond, la déliquescence a pris le pas sur la renaissance, puisque, pour une fois, depuis plus de 50 ans, le Ps n’aura pas de candidat à une présidentielle, ce sera en 2019.
Waa Ji
Waa Ji