Bineta, elle se nomme, est la benjamine sur la liste de la Coalition Aar Sénégal. Âgée de 26 ans, elle va braver les tempêtes, pour défendre les intérêts des jeunes à l’Assemblée nationale. Pour elle, la 14ème législature a pour mission première de changer l’image que les Sénégalais ont des députés, de l’Assemblée.
Les Echos : Qui est Bineta Ndoye ?
Bineta Ndoye : je suis une Sénégalaise de 26 ans. De base, je suis comptable de formation. En effet, poursuivant présentement mes études en MBA Audit et Contrôle de Gestion à Sup De Co, j’ai décroché ma licence en comptabilité à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest de Dakar avec la mention Bien en 2015. J’ai également eu mon baccalauréat de la série G en 2014 au Lycée Seydina Limamou Laye de Guédiawaye. Actuellement, je suis en train d’évoluer professionnellement au sein d’une structure de la place en tant que responsable administrative et financière.
Depuis quand êtes-vous dans la politique ?
Cela doit faire presque deux (2) ans que je suis emportée par la mouvance politique. En effet, je m’y découvre et apprends chaque jour qui passe des choses que j’ignorais ou je n’espérais pas découvrir dans l’espace politique.
Pourquoi le choix de Aar Sénégal ?
Chaque personne est définie par des valeurs et des principes qui lui servent de base mais également de leviers pour pouvoir avancer avec quiétude dans la vie. Ces valeurs et principes qui nous définissent se reflètent à travers nos différents choix durant tout le parcours de notre périple. Au lendemain des élections locales avec le mouvement Pret (Parti pour le renouveau de l’espoir et de la transparence), bien qu’étant une éternelle optimiste, je devais continuer à m’engager politiquement. C’est ainsi que j’ai naturellement remarqué que mes convictions s’apparentaient avec celles de la nouvelle coalition Aar Sénégal qui déjà était composée de femmes et d’hommes de valeur, patriotes, dignes de confiance. À ce moment, cela suffisait pourtant pour me joindre à ces hommes intègres mais c’est après mon constat de voir l’engouement des candidats investis à prôner plus de dynamisme, de compétence, de cohérence et de sérieux à la vie parlementaire sénégalaise que mon choix a été clairement défini.
Qu’est-ce que ça vous fait d’être la plus jeune investie sur la liste Aar Sénégal ?
Avant tout, j’aimerais d’abord dire encore une fois que je suis très honorée d’être la plus jeune investie sur la liste Aar Sénégal. Pour apporter réponse à la question, nous savons tous que la jeunesse est synonyme de dynamisme, d’engagement et souvent même de passion, donc c’est un atout. Mais à la découverte de mon nom sur la liste, je me suis dit que ces mots ont de sens s’ils sont bien évidemment accompagnés d’un élément indispensable que l’on nomme la compétence. Alors à ce moment, j’étais bien consciente qu’il y avait, corollairement à côté de la considération accordée à mon égard, des défis à relever mais aussi des attentes de la population que je dois et peux légitimement satisfaire au lendemain du 31 Juillet 2022.
Qu’est-ce que vous comptez apporter comme changements au niveau de l’Assemblée nationale ?
J’aimerais apporter au sein de l’Assemblée nationale des innovations une fois élue. Cela commencera avant tout à redorer l’image de l’Assemblée nationale vers une image plus apaisée et exemplaire afin d’aboutir à un parlement plus efficace, plus rationnel et plus fonctionnel. Il nous faut une Assemblée de rupture, une Assemblée représentative. Et je suis bien consciente que cela ne peut passer en grande partie que par les jeunes et les femmes qui sont les deux vents qui font l’Afrique d’aujourd’hui et de demain. Un de mes nobles et dignes combats serait alors d’être le tréma entre ces jeunes et femmes et l’Assemblée nationale.
Les jeunes ne sont pas représentés à l'Assemblée, alors qu’ils représentent 65% de sa population. Quellesen sont les causes?
On entend régulièrement qu’on est trop jeune pour diriger, trop jeune pour être dans les instances de prise de décision. Alors que la jeunesse constitue plus de 65% de la population. Dans la 13ème législature, la moyenne d’âge de l’Assemblée nationale était de 54 ans. Mais c’est à nous de prouver que les jeunes peuvent dignement représenter la population. La preuve, les jeunes abattent un travail sérieux dans les différentes tâches qui leur sont confiées dans les instances de décision. Le feed-back est assez positif, il faut le reconnaître et devrait servir de baromètre à la population pour accorder sa confiance à la jeunesse.
Quelle lecture faites-vous de la situation politique actuelle?
À l’approche des élections législatives prévues pour ce dimanche 31 juillet 2022, il n’est pas étonnant de constater que la caravane politique ne laisse aucun citoyen sénégalais indifférent. De mon humble point de vue, je suis objectivement d’avis que la synergie des différentes coalitions de l’opposition est le moyen le plus efficace pour changer la donne au sein de l’hémicycle. Ce qui fait en effet que je ne cautionne aucunement la dislocation de l’opposition du moment où nous combattons tous la même cause, avons les mêmes objectifs et la même vision. L’idéal en ce moment serait donc d’unir nos forces, de créer un bloc solide et intègre afin d’élargir toutes nos opportunités afin d’atteindre nos objectifs et renverser la donne en commençant à nous projeter dès à présent sur le chemin qui mène vers l’horizon présidentiel.
Khadidjatou DIAKHATE
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