
La dette de l’État du Sénégal envers le secteur pétrolier culmine à plus de 140 milliards francs Cfa au titre des pertes commerciales et de la péréquation de transport des produits pétroliers. Pendant ce temps, les sociétés de distribution pétrolière étranglées par la pression fiscale et douanière et en appellent au sens de l’équité de l’Etat.
L’Association sénégalaise des pétroliers, par le biais de son président Ameth Guissé, a invité l’État à éponger les arriérés de remboursement dus aux sociétés de distribution pétrolière. «La dette de l’État du Sénégal envers le secteur pétrolier devient une récurrence. Aujourd’hui, cette dette est estimée à plus de 140 milliards francs Cfa au titre des pertes commerciales et de la péréquation de transport des produits pétroliers», constate le président de l’Association sénégalaise des pétroliers. A l’en croire, la péréquation de transport des produits pétroliers tarde à être remboursée sur l’année 2023 qui s’achève. Or, c’est le mécanisme, selon Ameth Guissé, qui permet d’égaliser le prix du carburant sur l’étendue du territoire. «Le différentiel de transport entre le prix réel payé aux transporteurs et le prix fixé dans la structure des prix est à la charge de l’État. Aujourd’hui, le montant à rembourser par l’État est à plus de 5 milliards francs Cfa. Les sociétés de distribution pétrolière ne sauraient attendre le remboursement de l’État pour s’acquitter de leurs créances vis-à-vis des sociétés de transport. Nous prenons sur nous cette charge de trésorerie pour ne pas casser la chaîne d’approvisionnement. Au titre des pertes commerciales, les importateurs suppléent l’État dans l’approvisionnement du pays et au prix fort», explique le président de l’Association des pétroliers qui précise que cet effort a un prix. A ce jour, malgré le concours du gouvernement, dit-il, les arriérés de remboursement se sont reconstitués et avoisinent plus de 135 milliards, inclus le remboursement des clients exonérés.
Les sociétés pétrolières étranglées par la pression fiscale et douanière
En dépit des efforts consentis par les pétroliers pour l’approvisionnement du marché, il se désole de l’attitude de l’Etat qui, dit-il, met une pression énorme aux sociétés pétrolières de s’acquitter de leurs devoirs de contribuables envers la Dgid en imposant l’attestation de paiement de la Taxe spécifique des produits pétroliers (Tpp) tous les 15 du mois sous peine de blocage de toutes leurs livraisons aussi bien aux stations-services qu’aux industriels. L’État leur impose de s’acquitter des droits de douane sous peine aussi de bloquer les sorties des camions pour approvisionner lesdits clients. Une situation qui, à en croire Ameth Guissé, pressure les sociétés à qui l’État doit des arriérés énormes. «Cet état de fait menace à terme l’approvisionnement du pays de même que la distribution du carburant à un prix équitable sur l’ensemble du territoire. Les sociétés de distribution pétrolière souffrent et en appellent au sens de l’équité de l’État», fait remarquer le président de l’Association des pétroliers qui révèle que les échéances électorales risquent de prolonger les délais de remboursement.
M. CISS