Le Sénégal a levé près de 200 milliards FCFA sur le marché régional, mais reste dépendant des investisseurs ivoiriens, dans un contexte de tensions budgétaires.
Le Sénégal continue de faire appel au marché régional pour financer son budget. Lundi 26 mai, l’Etat a levé près de 196 milliards FCFA (339 millions $) à travers une émission d’obligations du Trésor à trois ans. Une opération qui a trouvé preneur, mais qui confirme aussi une forte dépendance du pays à quelques acteurs-clés, notamment en Côte d’Ivoire.
Le titre, remboursable en mai 2028 et assorti d’un coupon de 6,30%, a été adjugé à un rendement moyen de 7,73%, selon les résultats publiés par l’agence régionale UMOA-Titres. Le montant mis sur le marché - 196,8 milliards FCFA - a été couvert à 107%, ce qui montre une bonne réception de la part des investisseurs. Mais, détail important : plus de 60% des fonds levés viennent d’investisseurs ivoiriens, contre 40% du Sénégal. Les autres pays de la zone UEMOA sont restés très discrets.
Cette concentration de la demande n’est pas nouvelle, mais elle pose question. Pourquoi le Sénégal, l’une des économies les plus dynamiques de la région, peine-t-il à élargir sa base d’investisseurs ? Plusieurs éléments de contexte permettent de comprendre cette situation.
Les tensions autour de la transition politique et les révélations récentes sur l’existence de dettes non déclarées, estimées à 7 milliards de dollars par le FMI, ont mis sous pression la signature sénégalaise. Plusieurs agences de notation ont abaissé leur note, et le programme d’assistance du FMI est suspendu en attendant plus de clarté sur la situation budgétaire.
Après une pause en avril où seules des émissions à court terme ont été réalisées, le Sénégal est revenu sur la maturité 3 ans dès le 16 mai, avec une émission à 7,95%, suivie d’une nouvelle levée de 196,8 milliards FCFA le 26 mai à 7,73%. Le recours consécutif aux OAT peut s’interpréter comme une tentative de reconstitution de la courbe de taux dans un contexte de tension budgétaire croissante.
Au niveau régional, les États d’Afrique de l’Ouest ont fortement accéléré leur recours au marché. Selon les données de l’Agence UMOA-Titres, plus de 4700 milliards FCFA ont été levés entre janvier et avril 2025, presque le double par rapport à 2024. Les obligations (OAT) représentent 45% de ce volume, en hausse de 173% sur un an.
Cette ruée vers le financement par emprunt s’accompagne, pour certains émetteurs, d’une remontée des taux, signe d’un marché devenu plus sélectif.
ecofin
Le Sénégal continue de faire appel au marché régional pour financer son budget. Lundi 26 mai, l’Etat a levé près de 196 milliards FCFA (339 millions $) à travers une émission d’obligations du Trésor à trois ans. Une opération qui a trouvé preneur, mais qui confirme aussi une forte dépendance du pays à quelques acteurs-clés, notamment en Côte d’Ivoire.
Le titre, remboursable en mai 2028 et assorti d’un coupon de 6,30%, a été adjugé à un rendement moyen de 7,73%, selon les résultats publiés par l’agence régionale UMOA-Titres. Le montant mis sur le marché - 196,8 milliards FCFA - a été couvert à 107%, ce qui montre une bonne réception de la part des investisseurs. Mais, détail important : plus de 60% des fonds levés viennent d’investisseurs ivoiriens, contre 40% du Sénégal. Les autres pays de la zone UEMOA sont restés très discrets.
Cette concentration de la demande n’est pas nouvelle, mais elle pose question. Pourquoi le Sénégal, l’une des économies les plus dynamiques de la région, peine-t-il à élargir sa base d’investisseurs ? Plusieurs éléments de contexte permettent de comprendre cette situation.
Les tensions autour de la transition politique et les révélations récentes sur l’existence de dettes non déclarées, estimées à 7 milliards de dollars par le FMI, ont mis sous pression la signature sénégalaise. Plusieurs agences de notation ont abaissé leur note, et le programme d’assistance du FMI est suspendu en attendant plus de clarté sur la situation budgétaire.
Après une pause en avril où seules des émissions à court terme ont été réalisées, le Sénégal est revenu sur la maturité 3 ans dès le 16 mai, avec une émission à 7,95%, suivie d’une nouvelle levée de 196,8 milliards FCFA le 26 mai à 7,73%. Le recours consécutif aux OAT peut s’interpréter comme une tentative de reconstitution de la courbe de taux dans un contexte de tension budgétaire croissante.
Au niveau régional, les États d’Afrique de l’Ouest ont fortement accéléré leur recours au marché. Selon les données de l’Agence UMOA-Titres, plus de 4700 milliards FCFA ont été levés entre janvier et avril 2025, presque le double par rapport à 2024. Les obligations (OAT) représentent 45% de ce volume, en hausse de 173% sur un an.
Cette ruée vers le financement par emprunt s’accompagne, pour certains émetteurs, d’une remontée des taux, signe d’un marché devenu plus sélectif.
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