
Mamadou Sow alias Albarka Kaïré Mbeur risque 2 ans de prison ferme pour avoir occasionné la mort de trois membres de sa famille dans leur appartement sis à Liberté 6 en février 2024. Il a été jugé hier, mercredi 12 février 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour homicide involontaire, exposition d’autrui à un risque de nature à entraîner une mort ou une mutilation et mise en danger de la vie d’autrui.
Mamadou Sow, communément appelé Albarka Kaïré Mbeur dans son quartier, sera à jamais marqué par cette tragédie familiale dont il est l'auteur. Il est accusé d'avoir tué des membres de sa famille en l'occurrence sa demi-sœur, Binta Sow, son neveu âgé à l'époque de 7 ans, B. Kandé et sa tante Khadidiatou Sow. Ces faits qui lui sont imputés remontent à 2024. En fait, Mamadou Sow, de retour d'une séance d'entraînement, le 7 février 2024, avait emprunté un bec à gaz à sa défunte tante pour chauffer de l'eau pour son bain. Mais, il a omis de rendre le bec à gaz et a dormi avec dans sa chambre. Et le lendemain, 8 février, sa demi-sœur Mariama Siré Sow est venue toquer à sa porte vers les coups de 7h pour lui réclamer de restituer le bec afin de pouvoir frire les beignets qu'elle vendait. Mais au moment où il desserrait le bec de la bonbonne de gaz, le butane a commencé à se répandre dans sa chambre.
Mamadou Sow, pris de panique, a pris la tangente pour s'échapper. Hélas, avant que sa sœur ne réalise ce qui se passait, l'explosion s'est déclenchée. Ainsi, son neveu, sa tante et sa demi-sœur ont tous péri dans l'incendie. Seul son autre demi-frère, Abdoulaye Sow, s’en est sorti avec des brûlures.
Mamadou Sow s’explique
Mamadou Sow a alors été inculpé puis placé sous mandat pour homicide involontaire, exposition d’autrui à un risque de nature à entraîner une mort ou une mutilation et mise en danger de la vie d’autrui. Après avoir passé 1 an en détention provisoire, il a été jugé hier, mercredi, 12 février 2025. À la barre, le mis en cause a plaidé non coupable, tête baissée. Le prévenu de 30 ans a dit devant le juge qu'il ignorait les causes de cet incendie. "Ce qui est arrivé relève de la volonté divine. Si je n'avais pas pris la fuite, j'allais mourir. Ma chambre était totalement calcinée", raconte-t-il.
Sa demi-sœur Mariama Siré Sow a déclaré que lorsque Mamadou Sow a pris la fuite au moment où le gaz se répandait, il n'a avisé personne. "Quand l'explosion a eu lieu, ma mère paniquée, ne cessait de crier le nom de ma petite-sœur, Binta Sow. Je lui ai demandé de ne pas entrer dans l'appartement, mais elle m'a rétorqué qu'elle ne pouvait pas sauver sa peau en laissant sa fille dans l'appartement. Elle y est retournée et malheureusement elle est morte brûlée dedans. Quant à ma sœur, Binta, elle avait sauté du 3ieme étage pour s'échapper. La bonbonne de gaz qui a occasionné cet incendie se trouvait dans la chambre de mon frère Mamadou Sow", a-t-elle confié.
Me Baba Diop réclame 20 millions de F Cfa et 2 millions de F Cfa pour ses clients
Son frère, le rescapé qui s'est retrouvé avec des brûlures, Abdoulaye Sow, a déclaré que lorsque l'explosion a eu lieu, pour se sauver, il a sauté du balcon. "C'est en sortant de ma chambre que je me suis brûlé puisque les flammes ont envahi la pièce". Me Baba Diop, avocat des parties civiles Mariama Siré Sow et Abdoulaye Sow, a respectivement réclamé 20 millions de F Cfa et 2 millions de F Cfa de dommages et intérêts pour eux. Abondant dans le même sens, le procureur a attesté que le prévenu a fait preuve de négligence. Il a requis 2 ans de prison ferme.
Me Mahecor Diouf, de la défense, a indiqué qu'il ne pense pas qu'une peine de 2 ans va réparer cela puisque c'est une famille. Le conseil a confié qu'en "desserrant le brûleur, Mamadou Sow ne pensait pas qu'il allait causer la mort de toutes ces personnes". Me Diouf d'ajouter que son client était dans la même situation que toutes ces personnes qui ont inhalé ce gaz dans cet appartement. Délibéré au 26 mars prochain.
Fatou D. DIONE