
C’est hier que le médiateur de la République a fait le point du rapport de l’année 2023-2024. Il est noté que 279 réclamations ont été étudiées sur les 300 déclarées. Il n’y a que 18 qui ont été déclarées irrecevables. Mais le juge Demba Kandji a signalé que 25% concernent le foncier.
Le rapport annuel de 2023-2024 de la Médiature a été présenté hier par le magistrat Demba Kandji. Le médiateur de la République a fait le point des différentes plaintes enregistrées venant des concitoyens ayant maille avec des particuliers et l’État par ses services. La présentation dudit document a été faite en présence de la société civile. «Nous sommes autour de 300 réclamations pertinentes parce qu’il y a des réclamations qui nous parviennent et qui n’ont pas de fondement. Le rapport parle de 279 traités. C’est divisé en foncier, la majorité, le reste relatif à des situations administratives de fonctionnaires, entre autres réclamations. Sur les 279 réclamations reçues par l’institution, 18 sont d’ordre strictement privées. Donc elles sont déclarées irrecevables. Les questions foncières occupent 25,1% des affaires traitées», fait-il savoir.
Sur le plan du foncier, le Médiateur de faire savoir que les litiges provenant du monde rural sont plus nombreux. «Le foncier urbain présente moins de difficultés que le foncier rural. Parce que ce sont des acteurs qui, en cas de litiges, s’appuient sur les titres. Ce qui n’est pas le cas pour le foncier rural qui est administré encore par des considérations coutumières dont la gestion débouche malheureusement sur des conflits sanglants. Mon souci aujourd’hui, ce n’est pas le foncier urbain. Parce que là, il y a des juridictions. Il y a des acteurs qui connaissent le chemin des juridictions et qui ont des moyens d’y accéder. Aujourd’hui, nous avons travaillé sur les questions foncières : le foncier pastoral, le foncier rural, plus ou moins avec les agriculteurs et pasteurs», rappelle-t-il.
A l’en croire, l’État du Sénégal semble être un élève récalcitrant. «Avec la récurrence des réclamations, on se rend compte que l’Etat, lui-même, n’exécute pas les décisions qui le condamnent. C’est vis-à-vis de l’Etat et des organismes plus ou moins concernés par les missions du Médiateur. La puissance publique doit être la première à s’incliner devant une décision qui le condamne. C’est ça l’Etat de droit», dit-il.
Demba Kandji laisse entendre que le médiateur de la République ne se borne pas seulement à une position attentiste qui consiste à recevoir des citoyens des réclamations destinées à réparer des torts que leur aurait causé l’administration. «Le médiateur de la République peut aller également au-devant des questions. Quand il y a une mal administration visible, c’est au médiateur de la République, sans attendre qu’on le saisisse, d’alerter l’administration», précise le juge Kandji.
Après avoir fait le point, des recommandations ont été adressées aux différents ministères et autres parties pour le règlement en amont des litiges. «Les ministres répondent, s'ils ne répondent pas, je peux en faire part à la haute autorité dans mon rapport. Parce que le rapport annuel est destiné à ça. Les ministres, plus ou moins récalcitrants, rien ne m'empêche de signaler leurs comportements. Heureusement, qu'il n'y en a pas. Lors de la remise du rapport, le Président Bassirou Diomaye Faye a été réceptif à nos recommandations», a-t-il conclu.
Baye Modou SARR