
Ousmane Sonko aurait-il raison, en affirmant que le pouvoir fait tout pour soustraire certains ministères du feu roulant des questions et de la presse ? Même si on ne peut être affirmatif, ce qui s’est passé entre vendredi et samedi derniers, avec notamment le vote des budgets du ministère de l’Industrie et celui du Pétrole, l’on est fondé à le croire.
Si le budget de Moustapha Diop est passé, alors qu’il n’était que 23h, pour Mansour Elimane Kane, en charge du Pétrole, les députés ont essayé de sauver la face, en organisant un débat organisé. Mais, malgré le nombre d’orateurs (Ndlr : 11 sur entente des présidents de groupes : majorité, opposition et non inscrits), le ministre était incapable de répondre aux questions posées par les députés. Ceux de l’opposition comme de majorité.Sur bien des questions, en effet, Mansour Elimane Kane n’a apporté aucune réponse satisfaisante. Quand le député Abdou Mbacké Bara Doli demande ce qu’il est advenu du décret 2013-10-17, qui permet à la société Asia Petrolium de bénéficier de 17.260 km2 de terres (dans la région de Diourbel), le ministre ne donnera aucune réponse. Adji Mbergane Kanouté, qui a également posé la question de la généralisation de la politique de centrales électriques du Président Sall, ne connaitra pas plus de succès.
Ousmane Sonko, qui a été des plus pointus, n’aura pas non plus de réponse par rapport à ses interpellations. En fait, l’ancien Inspecteur des impôts et des domaines, qui a pondu un livre de 252 pages, voulait simplement que le gouvernement, apporte une réponse à son livre.
Il a également posé la question de savoir si le ministre était «prêt à publier le rapport de l’Ige sur l’affaire Petrotim ? Et pourquoi cet empressement à donner tous les blocs, alors que le code minier n’est pas favorable». Mais, sur tout cela, aucune réponse de la part du ministre.
En guise de réponse, Mansour Elimane Kane énonce juste le nom du député qui l’a interpellé avant de faire dans les généralités.
Il en sera de même pour les questions de Mamadou Diop Decroix, qui se demande pourquoi le code pétrolier n’est toujours réactualisé. C’était comme parler à un…sourd, samedi passé. Les rares députés qui ont droit à quelques éléments de réponses, sont ceux qui se sont félicités de projets et politiques qui sont en cours dans son département.
Le ministre coincé, Abdoulaye Makhtar Diop invite Sonko et Cie à lever le pied sur le pétrole
Abdoulaye Makhtar Diop a lui indiqué que son sentiment «est que ce que nous considérons comme une providence risque d’être transformé en malheur, si nous consacrons toutes nos énergies à répondre à ces questions de pétrole, alors qu’il nous est dit et répété qu’il y a des procès en cours dans un pays étranger, concernant ce que la rumeur poursuit comme cet enseigne dans cette affaire».
Le projet de budget du ministère du Pétrole et des Energies est arrêté à la somme de 116.924.251.160 F.
Madou Mbodj