Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, a entamé une visite officielle dans la région de Ziguinchor dans le cadre du suivi-évaluation du Plan Diomaye pour la Casamance, une initiative stratégique visant à favoriser le retour durable des populations déplacées par le conflit et à relancer le développement socio-économique dans la région sud du pays.
Le ministre Jean Baptiste Tine a sillonné plusieurs localités de la région, notamment les villages de Bilasse et Bissine dans l’arrondissement de Niaguis, ainsi que Mahmouda dans l’arrondissement de Niassya. Ces localités, qui figurent parmi les zones ciblées par le programme Diomaye pour la Casamance, bénéficient d’un accompagnement renforcé pour accueillir dans la dignité les familles déplacées depuis plusieurs décennies. «C’est un plaisir de constater le retour des populations, dont certaines étaient déplacées depuis 1992, soit plus de 30 ans. C’est une victoire sur l’exil, mais aussi une responsabilité, celle d’accompagner ce retour dans la dignité», a déclaré le général Tine, saluant les efforts de résilience des populations, ainsi que la contribution des partenaires techniques et financiers qui appuient l’État dans cette entreprise de paix et de reconstruction.
Un cadre de dialogue régional
En marge de cette tournée de terrain, un Comité interterritorial régional de développement s’est tenu à Ziguinchor, en présence des représentants des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Cette rencontre de coordination a permis de faire le point sur trois axes majeurs : l’état d’avancement du Plan Diomaye ; les perspectives de prolongation du programme et l’élaboration d’un plan de contingence face aux risques d’inondation en 2025.
L’objectif est clair. Il s’agit d’ «inscrire le retour des populations déplacées dans une dynamique de stabilisation durable, à travers un accompagnement multisectoriel incluant la sécurité, l’habitat, l’agriculture, la santé et l’éducation. Des avancées notables mais des défis persistants», rappelle le ministre Tine, en tournée dans le Sud du pays.
Selon le bilan présenté, les tendances sont globalement positives. «Le nombre de villages ayant accueilli des retours est en nette progression, tout comme celui des ménages réinstallés. Cette dynamique traduit un regain de confiance, appuyé par l’amélioration progressive des conditions de sécurité». C’est ainsi qu’il rassure «tant que la paix progresse, cette dynamique de retour et de reconstruction se renforcera», a affirmé le Général Tine, tout en appelant à maintenir l’effort collectif.
Cependant, trois contraintes majeures continuent de freiner la pleine mise en œuvre du plan. Il cite : «le manque de moyens de fonctionnement des comités de pilotage, qui affecte leur efficacité sur le terrain ; des défis organisationnels, notamment dans la planification des actions à l’échelle régionale et intersectorielle ; un déficit de communication, qui limite la visibilité du programme et l’adhésion des populations».
Des chiffres qui parlent
À la date du 26 juin 2025, les réalisations régionales du Plan Diomaye s’établissent comme suit, selon le ministre de l’Intérieur. « Ziguinchor : 32% de taux d’exécution ; Sédhiou : 23% ; Kolda : 32%. Le coût total des réalisations à ce jour s’élève à 16,495 milliards de F Cfa, pour un budget global de 53,629 milliards de F Cfa alloué au programme. Un écart qui témoigne de la nécessité d’accélérer la mise en œuvre, mais aussi de consolider les financements », cite le ministre.
Un engagement renouvelé de l’État
En clôture de sa mission, Jean Baptiste Tine a réaffirmé l’engagement de l’État à poursuivre et élargir le Plan Diomaye, aussi bien dans la durée que dans le périmètre géographique d’intervention. Il a appelé à la mobilisation de tous les acteurs, étatiques comme non étatiques, pour faire de la Casamance un modèle de retour réussi, de reconstruction intégrée et de cohésion sociale restaurée. «Le retour n’est pas une fin en soi. Il doit s’accompagner d’une vie meilleure, d’une stabilité durable, d’une espérance partagée», a conclu le ministre.
BMS