
Tabaski rime avec pardon mutuel, solidarité, mais aussi ripailles. Et quand cette grande fête musulmane coïncide avec Pentecôte, quelques jours seulement après la clôture du Dialogue national, c’est le « diisoo » interreligieux qui en prend de la bouteille. L’unité entre la chapelle et la mosquée ne peut qu’engendrer l’unisson des cœurs des fidèles. C’est ce qu’a bien compris Serigne Ngoundou qui, samedi dernier, du haut du minbar de la Grande mosquée de Ndakaaru, a lancé un vibrant appel à l’unité de tous. Appel repris hier par le général depuis l’autel de Notre Dame de la Délivrande à Popenguine. Que du bien que tout cela. Mais, le hic, c’est au sein de la communauté musulmane, où l’unité reste à construire. Car comment imaginer qu’un tout petit pays comme Sunugaal ne puisse s’entendre sur un jour de célébration, quelle que soit la fête ? Les musulmans ont une seule direction de prière, un seul Coran, un seul prophète, un seul soleil, mais plusieurs lunes. Paradoxal. C’est bien sur ce thème que devait porter les sermons de tous les imams ayant dirigé la prière de l’Aïd. Mais non, la question est éludée. Il appartient donc à l’Etat de crever l’abcès de cette incongruité qui a trop duré.
Waa Ji