L’élève Ousmane Mbaye a reçu au visage un projectile qui a emporté plus de la moitié de son nez. Il ne peut s’alimenter qu’avec du lait»
A Thiès pour rendre visite aux élèves victimes de la furie policière, le Front démocratique et social de résistance nationale (Fdsrn) n’a pas pu les rencontrer. La raison, selon Mamadou Lamine Dianté, c’est qu’ils étaient en salle d’urgence et la gravité de leur état ne leur permettait pas de recevoir des visites. «Leur état de santé ne permettait pas de les voir, mais on a vu des parents désemparés, parce que l’état de santé de ces blessés est plus qu’inquiétant. L’Etat doit les prendre en charge et les évacuer à l’étranger pour être soignés. Ousmane Mbaye a reçu au visage un projectile qui a emporté plus de la moitié de son nez, avec des dégâts qui vont au-delà du nez, puisque d’après sa maman, il ne peut s’alimenter qu’avec du lait, en plus de douleurs atroces de la tête», explique le syndicaliste, avant de souligner que l’incident s’est produit dans l’enceinte du lycée.
Le globe oculaire de l’élève Amady Touré a explosé
Pour le second blessé, Amady Touré, Mamadou Lamine Dianté soutient que le diagnostic fait état du globe oculaire droit qui a explosé et qu’il se plaint d’atroces maux de tête. «Ce qui plonge ces familles dans des situations de détresse insoutenable», déplore le responsable syndical. Par ailleurs, la délégation a rencontré des autorités religieuses et coutumières pour porter le plaidoyer et espère ainsi que pareilles situations ne surviennent plus jamais à Thiès et partout ailleurs à travers le Sénégal. Avant d’ajouter qu’au rythme où vont les choses, on va vers une année blanche. «Il faudrait que le plus rapidement possible des solutions soient trouvées», déclare Mamadou Lamine Dianté.
Appel aux forces de défense et de sécurité
Tout de même, Mamadou Lamine Dianté a lancé un appel aux forces de défense et de sécurité. «On a vu dans d’autres pays des forces de défense avec des comportements plus responsables, qui n’obéissent pas à tout type d’ordre, parce que généralement, quand il y a des dégâts, ceux qui sont censés donner des ordres cherchent à se dérober et les laissent seuls assumer l’acte qu’ils ont posé», conseille le syndicaliste. «Nous avons une armée nationale, une police nationale, il n’y a aucune ethnie ou un groupe social qui contrôle les forces de défense et dans chaque famille sénégalaises, on retrouve un membre des forces de défense ; personne n’a le droit de nous opposer les uns contre les autres ; nous considérons que les manifestations d’élèves peuvent être encadrées sans que cela débouche sur des scènes de violence ; il est nécessaire qu’on mette fin à ces scènes de violence et prenne en charge les blessés pour sauver ce qui reste de leur avenir», explique Mamadou Lamine Dianté, qui invite tout le peuple sénégalais à un rassemblement du peuple pour dire non à l’année blanche.
Sokhna Khady SENE