Dans le cadre du Gamou de Louga, qu’il anime chaque année, Serigne Mansour Sy Djamil a délivré un message sage et clair au tandem Diomaye-Sonko. Le leader du mouvement Bës Du Ñakk est longuement revenu sur l’importance que revêt le dialogue dans la société sénégalaise. Mieux, il a pris l’exemple de la France et des États-Unis pour assurer que la jeunesse est certes dynamique et pleine d’espoir, mais l’expérience reste le socle de tout développement.
Serigne Mansour Sy Djamil est certainement nostalgique des grands dialogues dont le Sénégal seul a le secret. Intervenant dans son Gamou à Louga le week-end dernier, l’ancien député a fait savoir que le dialogue est l’opportunité de la réconciliation. Selon Serigne Mansour Sy Djamil, c’est un thème très important pour l’Afrique, mais surtout pour le Sénégal. «Le Sénégal a besoin actuellement d’un dialogue. Il nous faut nous assoir autour d’une table, parce que nous n’avons pas la même expérience, ce qui nous mènera à une réconciliation. Les jeunes ont pris le pouvoir dans ce pays, mais rien n’exclut l’expérience. La jeunesse est synonyme de beaucoup d’espoir, mais elle a besoin de l’expérience des anciens», soutient le président de Bës Du Ñakk, qui en veut pour preuve l’expérience du Prophète Moussa (Psl) qui a servi au prophète Mouhamad (Psl) à négocier avec Dieu la diminution du nombre de prières par jour.
L’exemple de la France et des États-Unis
Prenant l’exemple de la France avec le président Emmanuel Macron, Serigne Mansour Sy Djamil fait noter que ce dernier a eu le pouvoir à 37 ans. «Regardez la situation en France, le pays a perdu ses repères. Ils sont restés 6 mois sans gouvernement. Et quand ils ont réussi à avoir un gouvernement, c’est un vieux de 73 ans qui a remplacé un autre vieux de 73 ans», souligne-t-il.
Le Khalife de la famille de Serigne Moustapha Sy Djamil de prendre aussi l’exemple des États-Unis avec la réélection de Donald Trump en novembre dernier. «Ce n’est pas pour rien qu’aux États-Unis, un vieux de 80 ans a remplacé un autre vieux de 82 ans. Il faut se poser la question de savoir pourquoi ces pays portent leur choix sur l’expérience», interroge-t-il.
«Le dialogue a toujours été notre point fort, donc continuons à dialoguer»
Le petit frère du Khalife général des Tidianes invite les nouveaux gouvernants à prendre en compte le facteur «expérience» au moment de négocier pour une réconciliation nationale. Pour lui, l’expérience des gens qui ont un vécu a toujours servi à orienter les bases de la vie sociale et politique du Sénégal. «Au temps de Senghor déjà, on disait que le Sénégal est un pays de dialogue. Le dialogue a toujours été notre point fort, donc continuons à dialoguer», lance-t-il au nouveau régime. Évoquant l’apport qu’il pourrait avoir dans ce dialogue, Serigne Mansour Sy Djamil déclare : «(…) j’ai tenu à l’Assemblée nationale de très grands débats, des débats épiques. J’estime que maintenant que nous avons le pétrole et le gaz, nous devons nous mettre autour d’une table pour dialoguer afin de faire profiter certaines couches sociales des retombées de cette exploitation», conclut-il.
Ndèye Khady D. FALL
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