La dette cachée porte un profil de remboursements qui n'est pas public. Jusqu'en 2028, le gouvernement sénégalais devra rembourser l'équivalent de 4,13 milliards de dollars de dette.
Le Fonds monétaire international (FMI) dit travailler « 24 heures sur 24 » avec les autorités sénégalaises, pour traiter les questions liées à la sous-estimation de la dette publique entre 2019 et 2023, comme l'a révélé récemment un rapport de la Cour des comptes. Dans une réponse envoyée par email, julie kozack, directrice de la communication de l'institution, a fait savoir que conformément à leurs règles de fonctionnement, aucun décaissement financier n'est à attendre « tant que ces discussions ne seront pas finalisées ».
Après la découverte de ces irrégularités comptables, le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko (photo) a choisi de ne pas participer à la deuxième revue d'un programme en cours de 1,8 milliard de dollars avec le FMI, entraînant la suspension des décaissements associés. Les autorités sénégalaises espèrent toutefois conclure un nouvel accord avec le FMI d'ici juin 2025. Des responsables du FMI ont indiqué que tous les efforts sont déployés pour parvenir à un résultat dans des délais raisonnables, sans toutefois avancer de date précise. Parallèlement, on apprend que des discussions avec la Banque mondiale sont en cours pour un financement de 300 millions de dollars.
A ce jour, le Sénégal n'a pas été signalé en défaut de paiement sur ses obligations internationales. Cependant, la pression sur les capacités du gouvernement à honorer ses engagements devrait rester forte au cours des deux prochaines années. Le rapport de la Cour des comptes a révélé une dette non déclarée de 2500 milliards FCFA (4,13 milliards de dollars) envers les banques locales, et certaines sources indiquent que des reprofilages de cette dette sont en cours. Cette démarche diffère d'une restructuration forcée, qui serait interprétée comme un défaut de paiement.
Dans le projet initial de Loi de finances pour 2025, le gouvernement prévoyait des dépenses de l'ordre de 2932 milliards FCFA pour le remboursement de sa dette. Mais, il était anticipé que le rapport de la Cour des comptes pourrait augmenter ces prévisions pour 2025 et 2026.
Les options pour le Sénégal sont limitées sans un nouvel appui du FMI et des institutions de Bretton Woods. Néanmoins, la situation du pays sur les marchés internationaux n'est pas entièrement défavorable. La valeur de son euro-obligation de 1 milliard de dollars, arrivant à échéance le 13 mars 2028, a reculé de 6% depuis le début de l'année et se négocie désormais à 87,18%. Cette baisse s'est accentuée avec la dégradation de la note souveraine. Cependant, cette sanction des marchés est perçue comme moins lourde que prévu. Sa valeur actuelle est de 28,5% supérieure, comparativement à son niveau le plus bas atteint le 15 juin 2022 (76,2%).
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