Au rythme où vont les notes avec la production de rapports défavorables, il y a fort à craindre pour la population sénégalaise. D’après les résultats du rapport de l’étude coréenne réalisée en collaboration avec Greenpeace Asie de l'Est et publiée dans Environnemental Science & Technology (une revue scientifique examinée par des pairs), une forte dose de plastique est présente dans le sel que les Sénégalais consomment tous les jours. Et «si la consommation de sel par jour est de 10 grammes, ont indiqué les enquêteurs, le consommateur adulte moyen pourrait ingérer environ 2.000 microplastiques par an». Ça craint pour notre santé.
D’après Mikyoung Kim, de Greenpeace Asie de l'Est, 39 marques de sel de table ont été collectées dans les supermarchés de 17 pays différents sur quatre continents, entre janvier et septembre 2017. Et même si les échantillons proviennent au total de 21 pays, certains échantillons ont bien été achetés dans le même pays ou la même région.
Notre sel est 19e sur 28
Pour Kim Seung-Kyu, professeur à l'Université d'Incheon et coordonnateur de ladite étude, les Sénégalais ingèrent du plastique en quantité assez importante. Et il écrit : «si la consommation de sel par jour est de 10 grammes, le consommateur adulte moyen pourrait ingérer environ 2.000 microplastiques par an».
Pour Mikyoung Kim, le sel sénégalais occupe une mauvaise place dans le classement des 28 marques concernées par l’étude. «L’échantillon analysé présente 48 microparticules par kilogramme. Ce qui classe les marques sénégalaises à la 19e place sur 28», renseigne-t-il.
Le plastique présent également dans l’eau de robinet et les fruits de mer
Autre chose qui a été révélée par l’enquête, beaucoup de ce que nous ingérons - fruits de mer, produits issus de la faune, eau du robinet et aujourd'hui le sel - contiennent des plastiques que l'on retrouve après dans les selles humaines, d’après l’enquête. Pour Mikyoung Kim, plus la pollution de l'eau de mer est importante et plus la pollution du sel marin est importante. «La contamination en microplastiques du sel marin est un indicateur de la pollution de l'eau de mer par le plastique. Le sel de mer où l'on retrouve le plus de microplastiques est principalement produit sur les côtes de l’Asie de l’Est et du Sud», explique-t-il.
Les études, d’après Awa Traoré (Ndlr : chargée de campagne Océans à Greenpeace Afrique qui fait un commentaire dans la revue scientifique qui a publié le rapport), avaient révélé la présence de plastique dans les fruits de mer, la faune, l'eau du robinet et maintenant dans le sel. Le problème du plastique, selon elle, doit être pris au sérieux par les Etats africains.
Avec des échantillons également prélevés au Sénégal, l’étude met en évidence le fait que la pollution par les plastiques soit une crise mondiale et que l’Afrique, en particulier, doit prendre ce problème au sérieux, car l’écosystème et la santé humaine dans les mers africaines pourraient potentiellement être plus menacés à cause de la gravité de pollution des microplastiques en milieu maritime.
Khadidjatou DIAKHATE