C’est parti pour un mois de rectification spirituelle et de redressement pondéral, par l’élimination des scories psychiques et l’affaissement des bedaines et autres brioches. Ce par la pénitence imposée par le Ramadan. Heureux qu’on l’ait débuté dans l’unisson. Les mosquées vont vibrer des psalmodies des exégètes patentés, entourés de fidèles pour la plupart désœuvrés ou retraités. Les bonnes œuvres, ah, voilà ce qui fait surtout le charme de ce mois béni. Ces instants de partage qui marquent l’heure de la rupture du jeûne, avec à travers la ville ces distributions d’aliments, d’eau, de dattes aux victimes des embouteillages. Moins ostensibles, dans la discrétion et souvent de nuit, des nantis vont vers leurs semblables paumés pour des actes pieux. Le Ramadan est toutefois une course de fond et si les départs sont toujours très fournis, avec des bousculades au portillon des mosquées pour les prières surérogatoires, les abandons en cours de route foisonnent. Dieu reconnaitra bien les siens. En tout cas, ce mois de Ramadan devrait doucher quelque peu l’ardeur des manifestants, à condition que l’autorité desserre aussi l’étau autour d’eux. Ce qui ne semble pas encore être le cas.
Waa Ji