
La proposition de loi interprétative de Amadou Ba continue de provoquer des réactions. Mbaye Dione de l’Afp a lui aussi donné son avis sur ce qu’il considère comme un « aveu de culpabilité ». Le député regrette que le Pastef revienne sur la promesse d’abroger cette loi d’amnistie, faite par le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, avec des prétextes fallacieux qui ne servent qu’à couvrir ses partisans.
Les députés vont examiner la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie, mais Mbaye Dione estime que « nul ne doit accepter que cette loi soit adoptée en son nom ». Le député membre de l’Afp s’est lui aussi prononcé sur la proposition interprétative de Amadou Ba. Selon lui, décider d’interpréter la loi d’amnistie au lieu de l’abroger, purement et simplement, sonne comme un aveu de culpabilité. M. Dione se demande par ailleurs si le Pastef ne cherche pas à couvrir ses partisans avec cette manœuvre. « Face à cette reculade d’une flagrance indiscutable, il devient légitime de s'interroger : de quel délit, forfait ou crime le Pastef serait-il coupable, pour se donner en ridicule avec cette proposition de loi à la fois dangereuse et absurde ? », dit-il.
A l’en croire, la manœuvre est bien comprise : « couvrir d'une voilure législative le reniement honteux devant la promesse faite par le président de la République Monsieur Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre et président du Pastef Monsieur Ousmane Sonko, au peuple d'abroger purement et simplement la loi d'amnistie ».
Ce qui l’étonne encore plus, c’est qu’il a fallu qu’un député de l’opposition prenne l’initiative pour que le Pastef fasse encore dans la fourberie. « Qui a une fois entendu le Pastef évoquer cette loi interprétative antérieurement ? Aurait-il fallu qu'un membre de l'opposition parlementaire dépose la proposition de loi d'abrogation, pour que le Pastef révèle encore une fois sa fourberie au point qu'il nous propose d'absoudre, au nom du militantisme partisan, leurs soutiens, des crimes et délits dont ils seraient coupables et, en retour, livrer à la vindicte populaire les forces de défense et de sécurité dont le seul crime serait d'avoir permis à la République de rester forte et de faire face aux assauts insurrectionnels de militants d'un projet de destruction nationale », affirme Mbaye Dione, qui soutient que cette loi interprétative est dangereuse. Pour lui, « en plus d'accorder un permis de crime pour des motivations politiques, elle fragilise les institutions régaliennes chargées de la sécurité des citoyens et de la bonne distribution de la justice ».
M. Dione pense qu’il nous faut souscrire à l'évidence selon laquelle « un système ne peut être juste que si l'ensemble de ses règles est à l'avantage de tous les citoyens et non pas seulement d'une partie de ceux-ci ». Cette loi interprétative vise donc, souligne-t-il, « à profiter à des présumés criminels que l'on chercherait à protéger des sanctions qu’ils méritent, au mépris des familles endeuillées, des entrepreneurs victimes de saccages de leurs biens et des forces de défense et de sécurité, parties pour être les têtes de turc de cette loi scélérate », renseigne Mbaye Dione qui interpelle tous les Sénégalais épris de justice et de paix, face « à cette honteuse initiative législative ».
Nd. Kh. D. F