Comme lors de leurs précédentes comparutions devant la Chambre criminelle de Dakar, un dispositif sécuritaire était mis en place en plus d’un matériel sophistiqué pour la fouille des entrées et des sorties des sympathisants, parents, amis et autres, venus assister au procès de l’Imam Alioune Ndao et de ses coaccusés, hier. Après une longue attente dans la salle 4 du temple de Thémis, dans une atmosphère assez particulière, l’Imam Ndao et ses coaccusés ont fait leur apparition dans le box des accusés à 8h 49 mn. Tout de blanc vêtu, menottes aux poignets, l’imam kaolackois, debout dans le box des accusés, a crié de manière répétitive : «Allahou Akbaar !» Suffisant pour mettre la salle en ébullition. Et ses partisans, dont certains pleuraient à chaudes larmes de scander «Allahou Akbaar !» en même temps que lui, en levant les bras en guise de salutations. A 10h07mn, le juge Samba Kane, suivi du procureur Aly Ciré Ndiaye et des assesseurs Ndary Diop et Raymond Diouf rejoignent la salle.
Les débats pouvaient démarrer.
Les cas Ibrahima Mballo alias Abu Moussa et Alpha Diallo
A l’ouverture de l’audience, le juge a notifié aux avocats qu’il y avait trois affaires à juger : celle d’Assane Camara, celle d’Ibrahima Ly et enfin celle d’Imam Ndao et Cie. En premier lieu, il a appelé les deux affaires d’Assane Camara et Ibrahima Ly. Puis celle d’Imam Ndao, Saliou Ndiaye alias Salikh ou Baye Zal, Coumba Niang, Amy Sall alias Amy Ndiaye, Alioune Badara Sall alias Imam Ali , Marième Sow, Daouda Dieng, Matar Diokhané alias Abu Anwar, Moussa Aw alias Abu Doujana, Oumar Yaffa alias Abou Hafsa, Ismaila Ndiaye, Latyr Niang alias Abu Moussa, Ibrahima Hann, Moustapha Diatta, Mamadou Moustapha Ndiaye, Oumar Keita, Lamine Coulibaly alias Abou Jaavar, Mouhamadou Ndiaye alias Abou Youssouf, Boubacar Decoll Ndiaye, Mor Mbaye Dem, Mouhamadou Seck, Cheikh Ibrahima Ba alias Abu Khaled, Pape Kibily Coulibaly, El Hadji Mamadou Ba, Ibrahima Ndiaye, Abdou Akim Mbacké alias Abu Omar, Abdou Aziz Dia alias Abu Zouber, Mouhamadou Lamine alias Abu Zirkifli, Abou Diallo alias Abou Diendel.
Cependant, les nommés Ibrahima Mballo alias Abu Moussa et Alpha Diallo, qui ont été omis par le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi, sont restés tout le long des débats dans le box des accusés.
Me Moussa Sarr exige l’enlèvement des menottes aux accusés lorsqu’ils sont à la barre, le procureur s’y oppose pour «sécurité de l’audience»
Outré par cette image humiliante, Me Moussa Sarr, qui dirige le pool d’avocats constitués pour la défense de l’imam Alioune Ndao, a demandé au Tribunal d’ordonner que l’on enlève les menottes aux accusés lorsqu’ils sont à la barre. Mais, c’était sans compter avec le procureur qui lui a clairement rétorqué qu’il s’agit d’une question de sécurité de l’audience. Tout de même, les menottes leur ont été plus tard enlevées. Pour parer à tout débordement ou mauvaise surprise, le juge a fermement précisé à l’assistance qu’ils ne sont pas dans un meeting politique et que s’il entendait de nouveau des applaudissements venant de leur part, il allait évacuer toute la salle. N’empêche, cela ne les a pas empêchés de recommencer de plus belle, oubliant totalement les injonctions du juge.
«Oustaz Yalla nala Yalla géné ci li nga nekk nii»
Et cette fois-ci, lorsque l’audience a été suspendue aux fins de délibérer sur le renvoi qui a été sollicité par le ministère public et qui a été refusé par la défense, ils étaient nombreux dans l’assistance à pleurer ; tandis que d’autres égrenaient leurs chapelets. Dans le box où attendait Imam Ndao, l’une de ses élèves s’est rapprochée de lui les larmes aux yeux pour lui dire : «Oustaz yalla nala yalla géné ci li nga nekk nii» (Que le Bon Dieu te blanchisse dans cette affaire). «Amiin», lui répond le guide religieux. A côté d’elle, un petit garçon en pleurs disait «Allahou Akbaar !» en faisant face à Imam Ndao. Toujours, parmi la foule déchainée, certains ne cessaient de menacer, disant : «Vous allez le regretter vous tous d’avoir tenu ce procès». Personne ne sait s’ils s’adressaient seulement au Tribunal ou à tout le monde de la justice.
Fatou D. DIONE (Stagiaire)
Les débats pouvaient démarrer.
Les cas Ibrahima Mballo alias Abu Moussa et Alpha Diallo
A l’ouverture de l’audience, le juge a notifié aux avocats qu’il y avait trois affaires à juger : celle d’Assane Camara, celle d’Ibrahima Ly et enfin celle d’Imam Ndao et Cie. En premier lieu, il a appelé les deux affaires d’Assane Camara et Ibrahima Ly. Puis celle d’Imam Ndao, Saliou Ndiaye alias Salikh ou Baye Zal, Coumba Niang, Amy Sall alias Amy Ndiaye, Alioune Badara Sall alias Imam Ali , Marième Sow, Daouda Dieng, Matar Diokhané alias Abu Anwar, Moussa Aw alias Abu Doujana, Oumar Yaffa alias Abou Hafsa, Ismaila Ndiaye, Latyr Niang alias Abu Moussa, Ibrahima Hann, Moustapha Diatta, Mamadou Moustapha Ndiaye, Oumar Keita, Lamine Coulibaly alias Abou Jaavar, Mouhamadou Ndiaye alias Abou Youssouf, Boubacar Decoll Ndiaye, Mor Mbaye Dem, Mouhamadou Seck, Cheikh Ibrahima Ba alias Abu Khaled, Pape Kibily Coulibaly, El Hadji Mamadou Ba, Ibrahima Ndiaye, Abdou Akim Mbacké alias Abu Omar, Abdou Aziz Dia alias Abu Zouber, Mouhamadou Lamine alias Abu Zirkifli, Abou Diallo alias Abou Diendel.
Cependant, les nommés Ibrahima Mballo alias Abu Moussa et Alpha Diallo, qui ont été omis par le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi, sont restés tout le long des débats dans le box des accusés.
Me Moussa Sarr exige l’enlèvement des menottes aux accusés lorsqu’ils sont à la barre, le procureur s’y oppose pour «sécurité de l’audience»
Outré par cette image humiliante, Me Moussa Sarr, qui dirige le pool d’avocats constitués pour la défense de l’imam Alioune Ndao, a demandé au Tribunal d’ordonner que l’on enlève les menottes aux accusés lorsqu’ils sont à la barre. Mais, c’était sans compter avec le procureur qui lui a clairement rétorqué qu’il s’agit d’une question de sécurité de l’audience. Tout de même, les menottes leur ont été plus tard enlevées. Pour parer à tout débordement ou mauvaise surprise, le juge a fermement précisé à l’assistance qu’ils ne sont pas dans un meeting politique et que s’il entendait de nouveau des applaudissements venant de leur part, il allait évacuer toute la salle. N’empêche, cela ne les a pas empêchés de recommencer de plus belle, oubliant totalement les injonctions du juge.
«Oustaz Yalla nala Yalla géné ci li nga nekk nii»
Et cette fois-ci, lorsque l’audience a été suspendue aux fins de délibérer sur le renvoi qui a été sollicité par le ministère public et qui a été refusé par la défense, ils étaient nombreux dans l’assistance à pleurer ; tandis que d’autres égrenaient leurs chapelets. Dans le box où attendait Imam Ndao, l’une de ses élèves s’est rapprochée de lui les larmes aux yeux pour lui dire : «Oustaz yalla nala yalla géné ci li nga nekk nii» (Que le Bon Dieu te blanchisse dans cette affaire). «Amiin», lui répond le guide religieux. A côté d’elle, un petit garçon en pleurs disait «Allahou Akbaar !» en faisant face à Imam Ndao. Toujours, parmi la foule déchainée, certains ne cessaient de menacer, disant : «Vous allez le regretter vous tous d’avoir tenu ce procès». Personne ne sait s’ils s’adressaient seulement au Tribunal ou à tout le monde de la justice.
Fatou D. DIONE (Stagiaire)