Dans le cadre du lancement de la phase 2 du Plan Sénégal émergent, plusieurs concertations sont prévues avec l’ensemble des parties prenantes et c’était hier au secteur privé d’ouvrir le bal. Occasion saisie par les acteurs dudit secteur pour dénoncer les limites de la première phase et de demander une meilleure considération pour la seconde phase.
Le secteur privé n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa colère, à l’occasion des concertations entre le secteur privé et le ministère des Finances dans le cadre du lancement de la phase 2 du Pse. «Il y a eu des failles et le secteur privé n’est pas du tout content», confie Alla Dieng, Secrétaire général de Unacois/Yeesal. D’après ce dernier, même si le secteur privé a été bien impliqué au début de la phase 1 du Pse, il y a eu par la suite des récriminations. «Il y a eu des failles et le secteur privé n’est pas du tout content, même s’il a été impliqué à la recherche de financement, à Paris, avec certaines autorités. Mais, lors de la mise en œuvre, certaines entreprises ont été laissées en rade», laisse-t-il entendre.
Pour Alla Dieng, beaucoup de projets leur échappent. «Nous avons remarqué que la majeure partie des chantiers a été confiée à des entreprises étrangères et les entreprises sénégalaises ne sont que des sous-traitants», s’est-il plaint. S’adressant à l’Etat, Alla Dieng de poursuivre : «qu’on ne nous minimise pas».
Allant dans le même sens, Alioune Bâ du Conseil national du patronat (Cnp), de soutenir : «il faut que le secteur privé se sente plus impliqué dans les projets du Pse qui vont être déroulés. Cette seconde phase du Pse ne devrait pas se faire sans le secteur privé, qui a démontré toute sa capacité financière et technique».
D’après Talla Diop, du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, c’est le moment d’impliquer le secteur privé national. Pour le représentant du ministre de l’Economie, un accroissement significatif des investissements issus du secteur privé, surtout dans les projets de partenariat public-privé, reste des défis majeurs.
Pour Seyni Camara, coordonnateur de la Direction générale de la Planification au ministère de l’Economie, l’un des défis majeurs à relever, aujourd’hui, c’est de faire en sorte de pouvoir parler d’efficacité. Et pour cela, l’appui de l’Etat est nécessaire. «Nous avons besoin d’un secteur privé qui participe pleinement à cette croissance économique et l’Etat y a une responsabilité, dans la mesure où les investissements publics que l’Etat doit mettre en place doivent être conformes à la demande du secteur privé et doivent pouvoir motiver le secteur privé à intervenir et à investir davantage», explique-t-il.
Khadidjatou DIAKHATE (Stagiaire)