La détention d’Aliou Top, directeur de publication de Sunugaal24, suscite une vague de soutien dans le milieu de la presse et des droits humains. Arrêté le 18 mars et placé sous mandat de dépôt pour des accusations de « diffusion de fausses nouvelles » et « incitation à la discrimination ethnique », il fait aujourd’hui l’objet d’un appel pressant à la clémence de la part de plusieurs organisations professionnelles et de défense des libertés.
Dans un communiqué conjoint, l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel), le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) et le Mouvement international d’apostolat des milieux sociaux indépendants (Miamsi-Sénégal) ont exprimé leur profonde préoccupation face à cette situation et demandé que M. Top puisse comparaître libre lors de son audience prévue le 2 avril.
Un Directeur de media reconnu pour son sens des responsabilités
Aliou Top est unanimement décrit par ses confrères comme un directeur de média soucieux d’un journalisme responsable et respectueux des principes éthiques. Dès qu’il a pris la mesure de la portée des propos qui lui sont reprochés, il a retiré le contenu incriminé et présenté des excuses publiques aux personnes concernées, démontrant ainsi sa bonne foi et sa volonté de réparer son erreur.
Dans ces conditions, sa détention prolongée apparaît comme une sanction excessive au regard de sa démarche corrective et de son engagement à préserver la cohésion sociale. Le maintien en détention d’un journaliste ayant reconnu son erreur et entrepris des actions réparatrices soulève de sérieuses interrogations sur la proportionnalité de la mesure.
Un appel à la clémence en période de pardon et de réconciliation
Cette demande de liberté provisoire s’inscrit également dans un contexte symbolique fort : celui du mois de Ramadan et du Carême, périodes propices au pardon et à la réconciliation. Permettre à Aliou Top de comparaître libre constituerait un geste de justice et d’apaisement, en accord avec les valeurs fondamentales de la société sénégalaise.
Dans leur communiqué, Appel, Synpics, Miamsi-Sénégal et Adha rappellent que le Sénégal est un pays fondé sur la tolérance et le dialogue, et que cette affaire doit être traitée avec équité et discernement. Ils exhortent donc les autorités judiciaires à accorder une liberté provisoire à Aliou Top, d’autant plus que l’intéressé a déjà fait preuve de remords et pris les mesures nécessaires pour rectifier la situation.
En attendant la décision de la justice, ce plaidoyer prend de l’ampleur et interroge sur l’avenir de la liberté de la presse au Sénégal. La clémence dont bénéficiera ou non Aliou Top en dira long sur la place accordée au dialogue et à la justice équilibrée dans notre société.
Sidy Djimby NDAO