3 mois de prison ferme, c’est la peine de prison que le Franco-togolais Thierry Lanson purgera à Rebeuss pour détention et usage de drogue en vue de la consommation personnelle, contrairement à son ami Mamadou Ba qui a été relaxé. Ce vendeur de véhicule, attrait avant-hier, mercredi, devant le juge des flagrants délits de Dakar pour offre et cession de drogue, a été alpagué par la police à Dieuppeul, en compagnie de son acolyte, en possession de 4 comprimés de cette drogue de synthèse dans son véhicule. Avant que 24 autres comprimés ne soient saisis dans sa maison aux Almadies.
Père d'une fille et vendeur de véhicules de son état, le Franco-togolais Thierry Lanson n'a vraiment pas eu la chance de passer une soirée avec sa petite-amie, comme il le voulait. Ne connaissant pas la maison où ils devaient se rendre ce jour-là à Dieuppeul, lui et son ami Mamadou Ba, à bord d'une voiture, se sont garés dans une ruelle, dans la pénombre, en attendant d'être orienté. Ainsi, ils ont été interpellés vers les coups de 23h par les éléments de cette localité, qui faisaient une opération de sécurisation. Une fouille minutieuse, effectuée dans le véhicule appartenant à Thierry Lanson, a permis aux policiers de découvrir un sachet de couleur verte, dissimulé sous le siège du conducteur et qui contenait de la drogue de synthèse, à savoir 4 comprimés d'amphétamine. Les agents ne s’en sont pas arrêtés là, car ils ont conduit les deux acolytes aux Almadies, dans la maison de Thierry, où une perquisition a été effectuée. Hélas, 24 autres comprimés de cette même drogue y ont été trouvés.
«Je ne savais pas que la consommation d'amphétamine est interdite»
Conduit à la police, le sieur Lanson a déclaré avoir obtenu le produit prohibé d'une de ses connaissances qui est retourné en France. Disculpant son coinculpé qui, à son tour, a nié toute implication dans cette affaire, Thierry a soutenu que la drogue est destinée à sa consommation personnelle et non à la vente. Inculpé pour offre et cession de drogue, devant la barre des flagrants délits de Dakar, où ils comparaissaient avant-hier, mercredi, Thierry Lanson et Mamadou Ba ont maintenu les déclarations tenues à l'enquête de police. «Je n'avais que 4 comprimés à ma possession, que je devais consommer ce soir-là. Et j'ai l'habitude de prendre cette dose journalièrement. Cette quantité est destinée à mon usage personnel. Les 28 comprimés d'amphétamine m'ont été offerts par une connaissance que j'ai rencontrée dans une soirée et qui est retournée en France. Par contre, je ne savais pas que sa consommation était interdite. Mais je pensais qu'il s'agissait d’énergisants», a déclaré Thierry Lanson, qui a lavé son ami à grande eau.
Ayant comparu libre, son coaccusé, le transporteur Mamadou Ba, qui réside lui aussi aux Almadies, a tout réfuté. «J'ignorais qu'il détenait ce sachet de drogue ce soir-là. Je n'étais pas en sa compagnie pour consommer cette drogue qu'il ne m'a jamais cédée non plus. A ma connaissance, il n'est pas un trafiquant», a-t-il martelé.
L’avocat : «Thierry Lanson devait voir sa copine ce soir-là et il voulait être à la hauteur…»
Faisant ses réquisitions, le ministère public a demandé l'application de la loi à leur encontre. Avocat de la défense, Me Ousseynou Gaye de soutenir : «Thierry a eu la malchance de rencontrer quelqu'un qui lui en a offert. Et il a utilisé la quantité de 4 comprimés pour être dans l'euphorie. Dans le bulletin d'analyse, celui-ci ne dit pas qu'il y a un principe actif dans ces comprimés. Thierry ne peut pas être qualifié de trafiquant parce qu'il est inconnu des fichiers de la police. Je sollicite la relaxe de Mamadou Ba et en ce qui concerne Thierry, de disqualifier les faits en détention en vue de la consommation personnelle», a sollicité Me Gaye. Son confère qui a abondé dans le même sens a pesté que Thierry Lanson devait voir sa copine ce soir-là et qu’il voulait être à la hauteur, c'est pour cela qu'il a pris 4 comprimés.
En définitive, le tribunal a purement relaxé Mamadou Ba en condamnant Thierry Lanson à 3 mois de prison ferme pour détention et usage de drogue pour la consommation personnelle, après la requalification des faits d'offre et de cession.
Fatou D. DIONE