Le président de «Pastef-Les Patriotes», Ousmane Sonko, a perdu sa collaboratrice dans la commune de Keur Massar de la banlieue dakaroise. Mariama Sagna, dite Mme Sonko, responsable locale des femmes, a été lâchement assassinée chez elle, à l’unité 4 des Parcelles Assainies de la localité, par un ou des individu(s) non encore identifié(s). Quelques minutes après leur meeting départemental d’avant-hier présidé par leur leader, elle a été retrouvée morte par étranglement dans sa chambre à coucher.
Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko est en deuil et pleure le meurtre sauvage de la responsable politique des femmes dans la commune de Keur Massar, Mariama Sagna, dite Mme Sonko, née en 1980. Le monstre a en effet frappé dur, samedi dernier, vers les coups de 22h, contre cette dame mariée à un militaire de la Marine nationale du nom de Lamine Sonko, et mère de trois enfants, dont deux filles mineures.
Les ultimes instants de Mariama Sagna
A la fin du meeting, rapportent nos informateurs, Mariama a confié ses deux enfants, Raymond et Tata, à une camarade politique et voisine de quartier et loué les services d’un charretier pour le transport de ses meubles de salon, dont des fauteuils, chez elle, à la villa numéro 72 de l’unité 4 des Parcelles Assainies de Keur Massar. Elle avait amené lesdits fauteuils pour la délégation de leur mentor, Ousmane Sonko, qui devait présider le meeting départemental au terrain dénommé Yekini, sis en face de la Maison de la femme et du terminus de la ligne des bus 71. Mais, vu que le cocher ne sait pas où se trouve exactement son domicile, elle monte à bord de la charrette et prend la direction de la maison. Arrivée à destination, elle ouvre la porte d’entrée de la maison et accède à l’intérieur avec le charretier. Qui fait descendre les fauteuils et les installe dans le salon. Etait-il avec d’autres individus ? On ne saurait le dire. Mais, quoi qu’il en soit, le cocher devait retourner au lieu du meeting pour récupérer d’autres matériels de salon de la bonne dame, avant d’empocher son argent.
Un des enfants trouve sa mère inerte dans le lit et se plaint, sans savoir qu’elle est morte ; sa pochette ramassée devant la maison
Lorsque la voisine et camarade de parti à qui Mariama a confié ses deux enfants (la fille aînée est au village) est arrivée à la devanture de la maison, un des marmots tombe sur la pochette de sa mère et attire l’attention de leur chaperonne. «Tiens, c’est la pochette de ma mère !», lance-t-il. La jeune femme ramasse ladite pochette. Elle franchit alors, avec les bambins, le seuil de la porte de la villa et se dirige vers l’intérieur. Un des enfants file droit dans la chambre à coucher de sa maman et trouve celle-ci allongée, seule, dans le lit. Il se jette avec douceur sur elle et lui parle. Mais, cette dernière reste de marbre et ne fait aucun signe de vie. Le marmot se plaint de l’attitude de sa mère, sans savoir que celle-ci vient d’être sauvagement tuée, et court alerter la jeune femme qui les a ramenés chez eux.
A son arrivée, la bonne dame interpelle Mariama par son nom et la secoue. Mais en vain. Elle prend peur, se rapproche et se penche sur elle. Se rendant compte qu’elle est morte, elle pousse des cris de détresse stridents, ressort en catastrophe de la maison et court dans la rue. Une voisine de quartier l’intercepte dans sa course folle et l’interpelle. Aussi, lâche-t-elle, «Mariama est morte ! Je l’ai trouvée allongée dans le lit de sa chambre à coucher !» Ensemble, les deux voisines s’engouffrent dans la maison, constatent le drame et alertent par des hurlements le voisinage, qui accourt et tente d’entrer. Mais, soupçonnant un meurtre, un voisin de la cité s’oppose catégoriquement à l’entrée des gens et parle d’une scène de crime, à laquelle il est formellement interdit d’accéder, avant l’arrivée des forces de sécurité, histoire d’éviter de brouiller les éventuels indices et autres pistes à exploiter.
La défunte, retrouvée morte et allongée dans son lit, avait le soutien-gorge et le pagne défaits
Le même voisin alerte au téléphone les pandores de Keur Massar, qui débarquent, dégagent la foule de curieux et installent un cordon de sécurité tout autour de la scène du crime. Ils interdisent l’accès à tout le monde et somment le proche voisinage d’aller ailleurs, le temps de finir leur travail de constatations des faits et de prélèvement de traces et indices. Dans la chambre à coucher, les hommes tombent sur la défunte. Elle avait le soutien-gorge presque enlevé et le pagne défait. Les gendarmes entrent en action et procèdent à la prise de photos tous azimuts. Des éléments de la police scientifique s’y collent et effectuent des prélèvements d’indices sur la scène de crime. Mais, à l’examen sommaire du corps, nos informateurs concluent à un meurtre par étranglement. Les sapeurs-pompiers embarquent le corps sur une civière et l’acheminent à l’hôpital Aristide le Dantec pour autopsie.
Vieux Père NDIAYE
Le charretier devient le suspect numéro 1
Le cocher, dont Mariama Sagna avait loué les services pour le transport de ses fauteuils chez elle, serait le suspect numéro 1 dans cette affaire. D’autant que celui-ci, à peine sorti de la maison de la défunte, a été aperçu faisant une course au galop avec son cheval dans les rues de la localité. Il aurait même failli percuter un enfant avec sa charrette. Malgré les cris de détresse du voisinage, il continuait son trajet, se faufilait dans les dédales et refusait de se retourner pour voir ceux qui l’interpellaient à propos de sa course effrénée. Il portait une casquette bien vissée sur la tête et baissée jusque devant les yeux et refusait catégoriquement de relever la tronche.
En outre, le charretier devait retourner au lieu du meeting pour récupérer les autres matériels de salon et les ramener à la maison de Mariama Sagna. Mais, après le premier round, il a complément disparu de la circulation. Et pourtant, on ne l’a pas encore payé. Autant de facteurs qui militent en sa défaveur.
V. P. NDIAYE