
Le système éducatif, perturbé chaque année pour une raison ou une autre, risque si l’on y prend garde de vivre une situation regrettable. Las de payer des pots qu’ils n’ont pas payé avec la grève récurrente des enseignants, les élèves des établissements publics du Sénégal, de Dakar Thiès, Mbour, Kaolack, Sédhiou… étaient tous dans la rue. Et leurs petits groupes commencent à avoir un effet domino dans les villes et villages de l’intérieur. A Dakar, il a failli d’ailleurs l’usage de grenades lacrymogènes pour disperser les apprenants à la place de la Nation.
Décidément le gouvernement du Président Macky Sall n’a pas fini de jouer avec le feu. Au moment où beaucoup sont en train de chercher des réponses aux contreperformances de ces ministres et autres Directeurs généraux au sortir de ces élections territoriales, les élèves du moyen secondaire étaient partout au Sénégal dans la rue pour réclamer de meilleures conditions d’études.
A Dakar d’ailleurs où toutes les écoles s’étaient donné rendez-vous au niveau de la place de la Nation, pour certains et le Monument de la Renaissance, pour d’autres et même devant le lycée Limamoulaye de Guédiawaye, les choses ne se sont pas terminées de la plus des manières.
En effet, alors que les élèves étaient en train d’accorder des interviews sur les raisons de leur mouvement d’humeur, les policiers qui ont été surpris du rassemblement sont intervenus à coups de grenades lacrymogènes. Dans leur intervention musclée contre des élèves qui ne demandaient qu’à étudier et qui demandaient que le calendrier des compositions soit revu parce que certains parmi eux n’ont même pas fait un seul devoir comme les Terminales S, les policiers ont arrêté un des leurs. Ce qui n’a pas plu aux élèves. Déterminés, les élèves, en majorité des filles, sont restés, préférant respirer le gaz lacrymogène que de laisser leur camarade entre les mains des forces de l’ordre. Finalement, l‘élève sera libéré. Mais pour autant, les grévistes ne vont pas lâcher prise. Ce qu’ils veulent, c’est d’étudier dans de bonnes conditions, car cela fait deux mois qu’ils n’ont pas fait cours à cause de la grève des enseignants. Ils demandent au ministre de l’Education, Mamadou Talla, de payer aux enseignants leurs indemnités de correction des examens.
A Thiès, Mbour, Kaolack, Mbacké…c’était le même mouvement. Les élèves disent n’en pouvoir plus de la guerre que mènent l'Etat du Sénégal et le corps professoral. Ils ont fustigé avec véhémence les perturbations dans le système éducatif qui reviennent chaque année et perturbent les enseignements-apprentissages.
Baye Modou SARR