L'Afrique a besoin de plus de 100 milliards de dollars par an pour financer des projets d’adaptation au changement climatique comme la construction d’infrastructures adéquates, l’amélioration des systèmes d'alerte précoce contre les phénomènes météorologiques extrêmes et le renforcement des capacités de résilience des systèmes de production agricole, selon un rapport publié le 4 septembre par le Centre mondial pour l’adaptation (Global Center on Adaptation-GCA).
Intitulé « Accelerating Adaptation Finance – Africa and Global Perspectives », le rapport précise que cette nouvelle estimation des besoins du continent en matière de financements nécessaires à l’adaptation au dérèglement climatique repose sur une analyse approfondie des contributions déterminées au niveau national (CDN), qui ont été soumises par les pays africains aux Nations unies.
Cette analyse montre que 28 pays seulement sur les 54 que compte le continent ont inclus des estimations des coûts des projets d’adaptation dans leurs CDN.
D’après les estimations présentées par ces 28 pays, les coûts globaux des projets d’adaptation s’élèvent à 52,7 milliards de dollars par an. Le fait que 26 pays africains n’ont pas encore présenté des estimations a conduit le Centre mondial pour l’adaptation à considérer que les besoins annoncés par l’Afrique en matière de financements nécessaires à l’adaptation au changement climatique sont largement sous-évalués.
Le rapport révèle également que les flux actuels des financements dédiés à l’adaptation au changement climatique en Afrique se sont élevés à environ 11,4 milliards de dollars en moyenne par an durant les années 2019 et 2020.
Faible engagement du secteur privé
Au rythme actuel de croissance des financements réservés à l'adaptation, l'Afrique ne recevra qu'environ 182 milliards de dollars d'ici 2035, soit environ un dixième de ce dont la région a besoin.
Par ailleurs, les flux de financements actuels vers le continent bénéficient essentiellement à un nombre limité des pays du continent. Dix pays seulement accaparent plus de la moitié des fonds alors que les dix pays figurant en bas du tableau reçoivent ensemble moins de 1 %.
Organisation internationale agissant en tant que courtier en solutions pour accélérer l'action en faveur de l’adaptation au changement climatique à travers le monde, en partenariat avec les secteurs public et privé, le Centre Mondial pour l’Adaptation souligne d’autre part que 54% des financements sont servis au continent sous forme de prêts alors que près de la moitié des pays africains sont déjà en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement.
Les institutions de financement du développement (IFD) multilatérales sont la première source de financements dédiés à l’adaptation au changement climatique en Afrique avec une part de 53% du total, devant les gouvernements (26%), les institutions de financement du développement bilatérales (16%) et le secteur privé (3%). Le reste provient des fonds multilatéraux pour le climat et des organisations philanthropiques.
Bien ces divers acteurs soient en mesure d’augmenter leurs financements orientés vers l’adaptation au changement climatique sur le continent, le rapport estime que c’est le secteur privé qui a le plus de potentiel pour accroître ses engagements dans ce domaine.