FONROCHE S'EXPLIQUE: "il ne s'agit pas de lampes, mais des lampadaires solaires complets..."

La révélation d’un contrat de 50.000 lampadaires solaires entre le Sénégal et la société française Fonroche Eclairage a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Alors que «Les Echos» avait déjà écrit sur le sujet au moment même de la visite du Président Macron, nous avons voulu en savoir plus, en interrogeant directement les responsables de la firme française. «Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité de nous consulter. J’ai lu avec beaucoup de surprises quelques articles diffamatoires concernant ce projet», a noté d’emblée le directeur des marchés internationaux de Fonroche. Qui assure que la procédure d’attribution a été  très sélective et ne peut souffrir d’aucun manque de transparence, vu la qualité des concurrents, toutes de classe mondiale. «Il faut savoir que la procédure de marché qui a abouti à l'adjudication du projet à notre groupe a été lancée il y a 2 ans par l’Aner (Agence nationale des Energies renouvelables), en totale conformité avec le Code des marchés publics sénégalais. Des dizaines d'entreprises du monde entier ont soumissionné. Le Groupe Fonroche a proposé la meilleure offre technique, l'offre financière la moins disante et une implantation industrielle au Sénégal pour en faire notre base d'exportation en Afrique de l'Ouest», assure-t-il.
Et d’ajouter que «le marché exigeait que les soumissionnaires proposent également un financement compétitif, c'est la raison pour laquelle le Trésor public français ainsi que la Bpi (Banque publique d'investissement) ont accompagné Fonroche sur ce projet».
 
 
«Il ne s’agit pas de lampes, mais de lampadaires solaires complet de dernière génération»
 

Le patron des marchés internationaux de la boite française tient également à lever la confusion sur la nature même du produit à livrer. «Il faut noter que, contrairement à ce qui a été dit, il ne s'agit pas de lampes, mais de lampadaires solaires complets de dernière génération, incluant entre autres :
panneaux solaires autonettoyant, batteries intelligentes en alliage de nickel pour températures extrêmes, électronique de gestion tropicalisée, lanternes Led à très haut rendement, gestion et monitoring à distance des lampadaires, mâts en acier renforcé», soutient-il. Il s’y ajoute que, poursuit-il, Fonroche va aussi assurer la  livraison sur site à travers le Sénégal, les études d'implantation sur chaque localité, l’installation et la mise en service à travers le pays, la maintenance préventive et réactive…
 
 
«Au bout de 2 à 3 ans, des millions de Sénégalais bénéficieront d'un éclairage public de grande qualité qui consommera zéro KWh d'électricité pendant les 20 ans à venir»
 
 
Par ailleurs, le groupe français compte installer une base au Sénégal, à partir de laquelle elle va se projeter dans la sous-région. «Le Groupe Fonroche s'est en plus engagé à s'implanter et investir au Sénégal pour y assembler les lampadaires solaires. Nous comptons également lancer une activité d'exportation sur la sous-région à partir de Dakar», souligne Yassin Kerroumi. Qui ajoute que cela va être très bénéfique au Sénégal. «Au bout de 2 à 3 ans, des millions de Sénégalais bénéficieront d'un éclairage public de grande qualité, totalement indépendant du réseau électrique, et qui consommera donc zéro KWh d'électricité pendant les 20 ans à venir. Voilà la portée réelle de ce projet, et voilà ce sur quoi nous nous sommes engagés auprès de l'Etat sénégalais», dit-il, avant d’égratigner les détracteurs du projet : «nous sommes bien loin des allégations portant sur des ampoules à 1 million l'unité. Il s’agit là d'un projet magnifique et visionnaire pour lequel nous ne pouvons que féliciter le Sénégal, car il va améliorer le quotidien de millions de Sénégalais et permettra de créer des centaines d'emplois localement». 
 
Mbaye THIANDOUM