
On saura officiellement qui est candidat à l’élection prochaines du président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) entre Augustin Senghor, Cheikh Seck, Abdoulaye Fall, Elimane Lam ou Moustapha Kamara, 30 jours avant la date précise prévue au mois d'août 2025. Mais, à 3 mois du renouvellement des instances du football sénégalais, ces hommes susmentionnés étalent leurs stratégies. Si certains ont déjà sorti leurs drapeaux officiellement d’autres font dans la tactique.
Le « Manko » revisité mais fragilisé
Alors président sortant et candidat à l'élection présidentielle de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), lors du scrutin de 2021, Me Augustin Senghor avait dévoilé son programme avec comme slogan « Sénégal Manko Wuti Ndamli ». Au mois d'août 2025, les instances fédérales seront renouvelées et peut-être avec cette même approche du côté du président sortant. En effet, selon une source digne de foi, il a été demandé lors de la dernière réunion du Comité exécutif de revisiter le « Manko ». Ainsi une commission dirigée par le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) et non moins premier vice-président de la Fsf a été créée au sein du Comex. Mohamed Djibril Wade, selon toujours notre source, a été chargé d’analyser la situation, de coordonner et mettre le « Manko » en option prioritaire. Il y siègera avec Augustin Senghor, Abdoulaye Seydou Sow, Cheikh Seck, Amadou Kane, Abdoulaye Fall ainsi que Kosso Diané qui serait foncièrement contre un 5e mandat.
Symbole d’une gouvernance consensuelle, le « Manko Wuti Ndamli » a été la base de stabilité de la Fsf depuis 2021. Il a même été utilisé pour aller chercher le premier trophée continental en 2022. Mais les tensions internes et les ambitions personnelles des fédéraux semblent être la source de sa fragilisation.
Me Augustin Senghor plus in que out
Augustin Senghor reste sur une position de « ni oui, ni non » pour sa candidature à l’élection du prochain président de la Fsf. Lui qui tient les rênes du football sénégalais depuis 2009, ne s’est toujours pas prononcé officiellement quant à ses intentions de participer ou non à ces renouvellements prévus dans 3 mois, qui marquent la fin de son quatrième mandat. Augustin Senghor entretient toujours le flou. Selon notre source, même en Comité exécutif, personne ne sait à quoi s’en tenir, mais tout laisse présager qu’il compte bien se présenter pour un 5e mandat, puisque plusieurs fois il aurait reproché à certains de ses alliés de rouler contre lui.
Toutefois, si Augustin Senghor prend l’option de jeter l’éponge, sa décision pourrait déclencher une guerre de succession ; au cas contraire, il risque de ne pas être accompagné par ses hommes forts dont certains ont l’ambition de lui chiper son fauteuil de président de l’instance dirigeante du football sénégalais, même si les textes de la Fsf lui permettent de prétendre à un cinquième mandat.
Cheikh Seck en mode veilleuse stratège
« Je reste loyal à Augustin jusqu’à sa déclaration. S’il décide de ne pas se représenter, il accompagnera le processus. S’il reste, alors chacun appréciera », c’est ce qu’on peut retenir de la dernière déclaration publique (au micro de D’Sport) de Cheikh Seck dont les ambitions de devenir président de la Fsf n’ont pas été officiellement déclarées mais se cogitent en coulisses. Sa position, tout comme celle de Senghor, reste pleine de nuance mais est sans équivoque sur ses intentions. Mais selon nos radars, le président du Jaraaf ne cache presque plus son désir de succéder à Senghor puisqu'il serait en train de s’entretenir avec des personnes ressources pour son élection à la tête du football sénégalais. Candidat ou pas, Cheikh Seck reste sur le bord de l’échiquier et place ses pions en attendant.
Abdoulaye Fall le sous-marin muet
Il a été le parrain de plusieurs ou presque toutes les finales des championnats régionales de football de l’année dernière, mais est-ce suffisant pour être porté par la base à la tête de la Fsf ? Sûrement pas, si on sait qu’il faut beaucoup plus que ça pour convaincre le monde du football sénégalais. Néanmoins sa candidature est sur toutes les lèvres. Abdoulaye Fall, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne s’est jamais officiellement porté candidat à la présidence de la Fsf. Le président de la Ligue de Diourbel et membre du Comité exécutif de la Fsf n’a jamais fait de déclaration publique en ce sens. C’est à croire qu’il procède tel un sous-marin. Plusieurs articles de presse ont été édités faisant allusion à sa candidature, mais lui-même est resté muet, surement en grand stratège en train de d’observer les dessous de l’eau trouble que traverse le football sénégalais. Reste à voir s’il va sortir incessamment de sa réserve et dévoiler ses ambitions pour le football sénégalais ou s’il va encore maintenir le suspense.
Elimane Lam le coopté ambitieux
Parmi les membres cooptés comme personnes ressources, à la base du « Protocole d’Éden Rock » concernant le consensus, après la formation du gouvernement fédéral mis sur pied après l’élection présidentielle de 2021, Elimane Lam s’est montré ambitieux. Toujours membre du Comité exécutif de la Fsf, il a exprimé son intérêt pour le poste de président de l’instance.
Dans une interview accordée à nos confrères de Record, il a confirmé son ambition de briguer la présidence sous la bannière du Manko, soulignant l’importance de cette alliance qui a contribué au succès du football sénégalais ces dernières années. Selon lui, son projet vise à renforcer l’organisation et la professionnalisation du football au Sénégal.
Mais si le « Manko » part en mille morceaux, Elimane Lam n’est-il pas assis sur un nuage prêt à pleuvoir puisque l’initiateur lui-même n’est pas sûr que le Manko existe toujours ?
Me Moustapha Kamara seul candidat hors Manko
Président du club Coton Sport de Tambacounda, Me Moustapha Kamara a lui aussi annoncé officiellement sa candidature à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Juriste de renom, docteur en droit du sport, avocat, enseignant et auteur d’ouvrages spécialisés, il fait partie des figures intellectuelles majeures du sport en Afrique.
Il entend, selon sa déclaration à l'Observateur, apporter une nouvelle vision à la gouvernance du football sénégalais, à travers son programme intitulé « Le football pour tous », centré sur l’inclusion, le développement territorial et l’efficacité institutionnelle. Me Kamara affirme disposer également d’une solide expérience fédérale indirecte, acquise en tant que conseiller juridique de nombreuses fédérations sportives africaines. Ambitieux, il devra apporter des réponses face aux critiques sur son absence d’expérience au sein de la Fsf. Il est sûrement conscient que la base du football sénégalais étant les votants et se trouve être ancrée dans le populisme pour certains et le copinage pour d’autres.