Les Petites et moyennes entreprises qui évoluent généralement dans l’informel ont souvent des difficultés pour accéder aux financements des banques. Face à cet écueil, l’Uemoa a mis en place un dispositif pour renforcer l’organisation des structures qui accompagnent les entreprises, de faire la promotion des Pme et de faciliter l’accès aux financements. Seulement, certains mécanismes de financement de l’Etat n’optimisent pas le dispositif.
Au terme de l’atelier de préparation de la concertation nationale sur le financement des Petites et moyennes entreprises (Pme) au Sénégal, le directeur des Pme au ministère du Commerce, de la Consommation et des Pme, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, est revenu sur les difficultés d’accès aux financements des Pme. A l’en croire, au Sénégal, les Pme n’ont pu capter que moins de 10% des crédits accordés par les banques ; au moment où le niveau moyen d’accès au financement est de 14% dans l’espace Uemoa. Ces difficultés d’accès au financement découlent, dit-il, de la qualité financière des dossiers des Pme. A cet effet, il explique que les banques rencontrent beaucoup de difficultés pour apprécier les risques qui entourent ces Pme. Poursuivant, il fait remarquer que nos Pme évoluent généralement dans le secteur informel et n’ont pas d’états financiers. Et, c’est un problème, dit-il, pour la banque d’apprécier la Pme si elle n’a pas d’états financiers. Outre ces difficultés, il se désole de constater que beaucoup de mécanismes qui visent à financer les entreprises ne travaillent pas avec le dispositif mis en place par la Bceao pour accompagner les Pme à accéder aux financements des banques. Ce dispositif de soutien aux financements, ajoute-t-il, existe dans tous les Etats de l’Uemoa et a pour mission de renforcer l’organisation des structures qui accompagnent les entreprises, de faire la promotion des Pme, et de faciliter l’accès aux financements. « Dans le fonctionnement du dispositif, il y a les structures d’appui et d’encadrement (Sae) et leur mission, c’est d’accompagner les Pme, les préparer à s’adapter aux normes des banques pour pouvoir accéder aux financements », précise M. Ndiaye. Malheureusement, dit-il, « l’Etat a mis en place des mécanismes financiers qui n’optimisent pas les avantages du dispositif à travers des projets qui sont dans les ministères. Parfois ce sont des partenaires au développement qui financent les entreprises mais qui ignorent l’existence de ce dispositif », précise le directeur des Pme. Ce qui lui fait dire qu’il y a un besoin de vulgariser les avantages qu’offre ce dispositif parce que tous les acteurs y trouvent leur compte ; l’Etat, pour résoudre ce problème de financement des entreprises, les Pme qui auront beaucoup plus de facilité et les banques qui sont accompagnées par la Bceao qui est le régulateur à travers ce guichet de refinancement qui leur permet de couvrir à hauteur de 90% de l’encours de crédits accordés aux Pme. Cette vulgarisation est d’autant plus importante que les Pme, souligne Seydina Ndiaye représentent 99,8% du tissu économique et les entreprenants 88% du tissu économique.
M. CISS