La Cathédrale de Kaolack a reçu, le mercredi 24 octobre à 5h 30 la visite d’un individu mal intentionné, qui l’a profanée. Des statues du Christ cassées et celle de la Vierge Marie jetée, le lieu de prières complètement mis sens dessus-dessous… le décor renvoyait à ce qui se passe dans des pays en guerre. Pour le moment, l’auteur de l’acte indigne n’a pas été identifié. La chronologie des faits a été restituée par Abbé Raphaël Ndiaye.
C’est une scène indigne d’un pays comme le Sénégal, dont les avancées en matière de dialogue islamo-chrétien sont saluées à travers le monde, qui s’est déroulée à Kaolack, où la Cathédrale de la localité a été profanée, hier, par un individu qui traite les catholiques de païens. En effet, à un mois de l’ordination épiscopale du nouvel Évêque de Kaolack, la Cathédrale de la grande ville du Saloum a fait l’objet d’actes de vandalisme et de saccage.
Selon les informations, le sacristain et un prêtre de la paroisse ont surpris à l’intérieur de l’église, mercredi 24 octobre 2018, à 5h30, un homme en train de saccager des statues, tout en proférant les propos suivants rapportés par l’Abbé Raphaël Ndiaye : «Vous êtes des païens, vous n’avez pas le droit d’être là. C’est une mosquée qui doit être construite à la place de cette église».
En réalité, l’abbé Raphaël Ndiaye, qui a restitué la chronologie des faits révèle que la Cathédrale Saint Théophile de Kaolack subit les assauts violents et sataniques de cet individu depuis le 17 octobre. À en croire le religieux, le saccageur était à son 4ème raid diabolique, ce mercredi 24 octobre. Et les faits sont d’autant plus graves qu’ils se sont déroulés à un mois de l’ordination épiscopale de Mgr Martin Boucar Tine.
Auparavant les tableaux d’affichage des annonces paroissiales, les statues à l’entrée de l’église, les stations du chemin de croix et le bénitier avaient été vandalisés et profanés
Selon l’abbé Raphaël Ndiaye, avant l’acte d’hier, les tableaux d’affichage des annonces paroissiales, les statues à l’entrée de l’église, les stations du chemin de croix, le bénitier ont été vandalisés et profanés en premier. «Le 17 octobre 2018, une personne de sexe masculin s’est introduite dans l’enceinte de la Cathédrale et a entrepris de détruire les affiches d’annonces et d’informations de la communauté. Il serait parti ensuite derrière l’église pour opérer le même forfait, à la table d’un vendeur de journaux», a expliqué l’abbé Raphaël Ndiaye, qui indique qu’un jour plus tard, c’est-à-dire le 18 octobre 2018, «aux environs de 12h30», la même personne est revenue à la Cathédrale et a pu entrer dans l’église, puisqu’elle n’était pas fermée. «Cette fois, il a saccagé de manière violente deux statues qui se trouvaient à l’entrée de l’église, renversé le bénitier et arraché des stations du Chemin de croix», dit-il.
Il disait que c’est une mosquée qui doit être construite à la place de l’église
Obstiné à faire sa sale besogne, le 19 octobre 2018, «entre 11h30 et 12h», le «fou» est revenu dans la Cathédrale, et là, la police a alors été saisie pour venir le cueillir. Mais c’était sans compter avec son extrémisme. «Ce matin vers 5h30 (mercredi 24 octobre), le sacristain a ouvert l’église et a entendu du bruit. Il a alors vu un homme ayant déjà saccagé, d’une manière aussi violente que la première, les deux statues qui étaient au cœur de l’église. Il a été maîtrisé par le sacristain, le vigile de nuit et ensuite abbé Robert Diémé, vicaire. L’auteur proférait des propos hostiles à la religion. «Que nous étions des païens, que nous n’avions le droit d’être là et que c’est une mosquée qui doit être construite à la place de l’église, et il demandait qu’on le mène à la police. Il s’est ensuite échappé pour fuir à la police», a encore expliqué l’Abbé Raphaël Ndiaye.
L’auteur des faits a pourtant été appréhendé par la police avant d’être relâché
Mais, en attendant que les autorités administratives et judiciaires, qui ont été saisies de façon officielle, réagissent, l’Abbé Raphaël Ndiaye, curé de la Cathédrale Saint Théophile, constate : «en l’espace d’une semaine, l’église Cathédrale de Kaolack a fait l’objet d’attaques et de destructions d’objets de culte répétées. Quatre statues ont été brisées et de manière violente qui frise la haine, avec des propos hostiles. L’auteur des faits a été une première fois appréhendé par la police, aussitôt relâché, il est revenu pour refaire son forfait».
Sidy Djimby NDAO