
Face à la récurrence des accidents de la circulation au bilan macabre assez conséquent : 745 décès, soit deux morts par jour ; le Directeur de l'Anaser, Atoumane Sy a annoncé, hier, lors de l’atelier de renforcement de capacités des journalistes sur la sécurité routière, que l’Etat va renforcer son arsenal réglementaire et législatif pour combattre avec plus de fermeté les comportements irresponsables. Il faudrait, ajoute-t-il, des dispositifs beaucoup plus rigoureux par rapport au contrôle et à la sanction.
L'Agence nationale de sécurité routière (Anaser) a initié un atelier de renforcement de capacités sur la sécurité au profit du Réseau des journalistes en transport et sécurité routière Rj/Tsr dans le cadre de la première phase des campagnes nationales de sensibilisation et d’information à la sécurité routière. Une occasion pour le Directeur de l'Anaser de rappeler qu’en matière de sécurité routière, il n’y a pas de recette miracle. «Il faut du courage, de la détermination et de la vigilance à tous les instants. Nous devons nous mobiliser pour inciter chacun à la prudence et à la responsabilité. Chaque jour, deux personnes sont tuées dans les accidents de la circulation dans notre pays. Par an, c’est plus de 745 vies perdues à cause de la vitesse, de la fatigue au volant, de la somnolence, du téléphone au volant, du non-respect des règles de circulation, non-respect du port de casque, etc. Face à cette hécatombe, l’Etat n’est pas resté les bras croisés», se désole de constater Atoumane Sy qui annonce que l’Etat va renforcer son arsenal réglementaire et législatif pour combattre avec plus de fermeté les comportements irresponsables.
Permis à points
Interpellé sur le permis à point pour lutter contre la récurrence des accidents de la circulation, le Dg de l’Anaser trouve intéressant ce dispositif qui, à l’en croire, a déjà fait ses preuves dans beaucoup de pays. Il en veut pour exemple la Côte d'Ivoire qui a adopté ce dispositif en avril 2024 et qui a noté une baisse considérable des accidents de la route. «Certainement, on va vers ce moyen dissuasif qui permet de retirer des points au contrevenant. Ce n’est pas une sanction ou une punition. C'est plutôt un dispositif dissuasif. Et, je suis persuadé que nous pouvons aller dans ce sens», dit-il.
Cependant, il est d’avis que ce dispositif va nécessiter des préalables à mettre en place notamment le volet informatique et le volet infrastructures. «Au niveau des états généraux des transports publics, on a beaucoup parlé du permis à point. Nous sommes en discussion avec les structures concernées et d'ici, peut-être quelques années, nous allons pouvoir le mettre en place», indique Atoumane Sy.
Par ailleurs, il s'est prononcé sur l’accident survenu sur l’autoroute par suite d’une course-poursuite entre deux camions gros porteurs. «Je me demande même si ces deux conducteurs ont le permis de conduire tellement ce qui se passe sur nos chemins publics dépasse l’entendement. Mais, avec le recul, je pense qu'il faudrait renforcer le contrôle et la sanction. La sensibilisation, l'information, la formation, on en a tellement fait. Maintenant, il faudrait qu'il y ait des dispositifs beaucoup plus rigoureux par rapport au contrôle et la sanction », déclarée patron de l’Anaser qui précise que le gouvernement est dans cette dynamique.
M. CISS