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TOUT SUR L'ORDONNANCE DU JUGE: des révélations renversantes sur les présumés djihadistes

La justice va pour la première fois juger une affaire concernant des présumés djihadistes. La Chambre criminelle va évoquer ce dossier, aujourd’hui, avec 31 personnes devant la barre. L’ordonnance de renvoi du Doyen des juges d’instruction a fait l’historique de cette affaire, avant de revenir sur les charges imputées à chacun des accusés. Matar Diokhané alias Abu Anwar est accusé d’être à la tête d’un groupe d’individus qui auraient les mêmes objectifs que Daesh. Diokhané, qui était au Niger, manipulait beaucoup d’argent en devises étrangères et qui serait, à l’en croire, des «dons» d’un cheikh saoudien et même du général Aboubacar. Il a comme chef spirituel l’Imam Alioune Ndao. Des réunions ont été tenues à Rosso et à Richard-Toll. Par ailleurs, certains accusés se sont livrés au juge pour lui expliquer leur participation dans Boko Haram.



L’affaire des présumés djihadistes sera élucidée à partir d’aujourd’hui. Le jour crucial est donc arrivé pour l’Imam Alioune Ndao et ses complices présumés, dans cette affaire qui a agité tout le pays et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Après les commentaires, accusations et autres supputations, place aux accusés et aux juges de la Chambre criminelle, pour l’élucidation de cette affaire qui inquiète. En tout cas, pour le Doyen des juges d’instruction, il y a des charges suffisantes pour renvoyer en Chambre criminelle et en audience spéciale du Tribunal de Grande Instance de Dakar l’Imam Alioune Badara Ndao alias Imam Ndao, Saliou Ndiaye alias Salikh ou Baye Zale, Coumba Niang, Ami Sall alias Ami Ndiaye, Matar Diokhané alias Abu Anwar et 26 autres co-accusés pour différents chefs d’accusation. Les plus graves sont : association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste individuelle ou collective (Daech, Boko-Haram, Al Nostra, Chebab, Al Qaïda, Aqmi) ; blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bande organisée, actes de terrorisme par menaces, attentats, complots ou autres infractions contre l’autorité de l’Etat, financement du terrorisme et détention d’arme de 3ème catégorie et munitions sans autorisation administrative. A ce dernier chef d’accusation, seuls l’Imam Alioune Badara Ndao et Moustapha Diatta doivent y répondre. C’est ce qui ressort de l’ordonnance de renvoi du magistrat instructeur produit le 15 décembre dernier.
 
L’histoire est partie de la publication sur Facebook d’un certain Abu Hamza Ndiaye
 
Selon l’ordonnance de renvoi, cette histoire est partie de l’apparition sur le réseau social Facebook, le 7 juillet 2015, d’une publication imputée à un certain Abu Hamza Ndiaye, étudiant, qui a posté des photos de Sénégalais morts en Libye auprès des troupes islamistes. Il écrit sur sa page : «Louange à Allah qui nous a facilité la hidjra et nous a sélectionné parmi les soldats. Je suis en train d’écrire un message au taghout (satanique mécréant) Macky Sall par les soldats au dawlatoul islam de Libye inch Allah». Il ajoute : «que la paix soit sur ceux qui suivent la droiture. Bientôt vous recevrez le message des soldats d’Allah au Président Sall et à l’armée sénégalaise». La page montrait en arrière plan un exemplaire du Coran et une Kalachnikov.
Les investigations menées par la redoutable Section de Recherches ont permis de faire des connexions avec Matar Diokhané, un présumé terroriste, qui a été avec le groupe Boko Haram. La gendarmerie est également informée de l’arrestation de Cheikh Ibrahima Dieng, Omar Yaffa, Moussa Aw et Ismaël Ndiaye, au Niger. Une telle information a été confirmée par deux «diplomails» de l’ambassade du Sénégal en Côte d’Ivoire, le 4 août 2015.
 
L’attaque de la Mosquée de Diourbel, en 2012, par des talibés mourides irrite Matar Diokhané et Cie
 
L’ordonnance du magistrat-instructeur relate que toute cette agitation a commencé en 2012, lors de l’attaque d’une mosquée à Diourbel par des talibés mourides, au cours de laquelle des jeunes de Kaolack, de Dakar et une délégation de l’Imam Alioune Ndao s’étaient insurgés. Ils ont été par la suite soutenus par Matar Diokhané alias Abu Anwar, Mouhamadou Lamine Diop alias Moustapha Diop (Abu Hatem), Ibrahima Diallo alias Abu Omar et Mouhamed Ndiaye alias Abu Youssouf.
 
Création d’une Daesh établie en Casamance
 
Les enquêteurs étaient convaincus que ces individus avaient pour objectif de créer une sorte de Daesh ou «dawlatoul Islamiya» avec pour refuge la Casamance et devaient donc évoluer entre le Sénégal, la Guinée et la Gambie, avec la «bénédiction du prêcheur-prédicateur l’imam Alioune Ndao». Les éléments du commandant Issa Diack ont ainsi mené des opérations de surveillance et des filatures qui les ont conduits vers Coumba Niang, Marième Sow, domiciliées dans un immeubles R+2 au quartier Mbod 6 à la cité Diounkhop de Guédiawaye, ainsi que chez l’Imam Ndao qui habite au quartier Ngagne Alassane à Kaolack. Sans plus attendre, les pandores se sont transportés sur les lieux.
 
Perquisitions chez Matar Diokhané et Imam Ndao
 
Une perquisition, sur autorisation du Procureur, à 4 heures du matin, a permis de saisir, au domicile des épouses de Matar Diokhané, des relevés bancaires, 271.000 francs Cfa, 2 téléphones portables de marques Samsung et Nokia, des documents en arabe, 14.500 euros (environ 9.497.500 francs Cfa), 213.000 francs Cfa et trois autres téléphones portables de marques Samsung, Alcatel et Inq. Chez l’Imam Alioune Badar Ndao, les enquêteurs ont mis la main sur deux ordinateurs de marques Dell et Gateway, 27.300 francs, deux disques durs externes, une tablette de marque Max-West, 5 téléphones portables dont 2 Samsung, 2 OUT et un Itel, un pistolet de calibre 22, un chargeur vide, 8 cartouches de calibre 12 mm, une vidéo projecteur, deux imprimantes de marque Hp, des documents relatifs aux mérites du Djihad islamique et des «Moudjahidines» écrits par Al Makhdissi, une lettre de Matar Diokhané, trois seringues dont deux déjà utilisées, un cachet du secrétaire général de la Ligue des Imams et des prédicateurs du Sénégal (Lips), 3 extraits de journaux relatifs à «l’Etat Islamique» et à «Boko Haram», une caméra, une serviette contenant des documents et plusieurs photocopies de cartes d’identité nationale, deux dictaphones etc.
 
Matar Diokhané, cerveau d’un groupe djihadiste naissant ?
 
Toujours selon l’ordonnance de renvoi, Matar Diokhané est considéré comme le cerveau d’un groupe djihadiste naissant. Il aurait fait acte d’allégeance à son guide spirituel l’Imam Alioune Ndao. Les épouses de Matar Diokhané ont nié être au courant des activités de leur mari. Seulement, Matar Diokhané dépensait parfois beaucoup d’argent. A l’occasion d’un de ses voyages, il avait engagé la construction d’une maison à Rufisque avec l’argent qu’il avait ramené, notamment 30 billets de 500 euros, soit 15.000 euros représentant 12 millions de francs qu’il devait confier à l’entrepreneur Alioune Badara Sall. Ce, en sus de 58 coupures de 500 euros soit 18.995.000 francs remises à sa femme Coumba Niang, avant qu’il les confie plus tard à Marième Sow.
Un jour, après l’arrestation de son mari, au Niger, Coumba Niang s’était rendu à Kaolack pour informer l’Imam Ndao. Ayant compris à son retour que les enquêteurs étaient à leurs trousses, elle a suggéré à Ami Sall dite Ami Ndiaye d’abandonner l’appartement conjugal à la Cité Asecna pour rejoindre leur domicile familial. Coumba Niang, selon l’ordonnance du juge, avait aussi reçu 47 billets de 500 euros équivalant à 15 millions de nos francs, mais elle a également envoyé, une fois, 280.000 francs à son mari pour son billet retour.
Matar Diokhané, Oumar Yaffa alias Abu Hafsa, Ibrahima Diallo alias Abu Omar et Cheikh Ibrahima Bâ ont été cueillis à l’aéroport de Dakar par la Section de Recherches, sur délégation judiciaire du Doyen des juges d’instruction du 3 mai 2016. Matar Diokhané avait reconnu la tenue d’une réunion avec comme thème «la posture à adopter pour faire face à la menace que représente les confréries au Sénégal». Ce, en vue de la création d’un groupe, dont l’action est basée sur le «takfir». Il s’agit d’un «groupe terroriste établi en Afrique de l’Ouest entre le Sénégal, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau et la Gambie, où un coup de force se profilait».
 
Réunions, diners-débats organisés à Rosso et Richard-Toll sur le «Takfir» et le «Djihad»
 
S’agissant de ses relations avec les Sénégalais, Matar Diokhané alias Abu Anwar explique l’existence d’un mouvement «sunnite» bien structuré pour riposter, par deux élèves Ibrahima Dieng et Ibrahima Camara, aux attaques survenues à Diourbel, en 2012, et commises par des talibés mourides contre la mosquée de l’Imam Abdou Karim Ndour. Il affirme avoir côtoyé l’Imam Ndao dès son enfance et il a fini par en faire son conseiller spécial. Sur l’origine des sommes dont il était en possession, il soutient avoir reçu un don de 65.000 euros (42.575.000 francs) de Mouhamed Diop dit Moustapha, qui revenait de l’Arabie Saoudite et que ses épouses Coumba Niang et Ami Sall, informées de son projet de mettre en branle ce mouvement de riposte, le soutiennent dans sa démarche. Des réunions diners-débats ont été organisées sur l’opposition idéologique entre le «takfir» et le « djihad» entre la Dawal (Daesh) et le front Al Nosra (Al qaïda), tenues à Richard-Toll et à Petit-Mbao sur un financement exclusif de 600 euros soit 393.000 francs de Mouhamed Diop, d’un autre ami, cheikh saoudien, à hauteur de 8.000 euros soit 5.240.000 francs et 8 millions de francs eu deux tranches d’un autre Saoudien basé en Syrie répondant au nom d’Abou Souhaib.
Par rapport à son départ pour le Nigeria, Matar Diokhané explique qu’il y a eu un contrat pour enseigner le Coran. Il a été démarché par Mouhamed Diop via un message «télégramme». Il recevait 1500 euros soit 982.500 francs, indépendamment de sa nourriture et de son logement. Il a reçu 12.000 euros gracieusement d’Aboubacar Shekau, à travers l’intermédiation du général Aboubacar. Tout de même, Matar Diokhané a nié avoir l’intention de mener un combat contre son pays le Sénégal, tout en précisant que Daesh avait planifié l’instauration d’un Etat Islamique en Afrique de l’Ouest et voulait procéder à un coup d’Etat en Gambie pour l’horizon 2016-2017.
 
Apprendre les langues occidentales serait un péché pour Daesh
 
Omar Yaffa alias Abu Hafsa reconnait, à son tour, avoir séjourné parmi les troupes de Boko Haram, si l’on en croit l’ordonnance de renvoi. Il a ajouté que c’était pour satisfaire à une obligation divine consistant à quitter un Etat où la charia n’était pas appliquée pour aller vivre dans un autre où elle est appliquée. Mais, il a été déçu par les membres de Boko Haram, pour qui apprendre la langue occidentale serait un péché et qui s’attaquent à des innocents et que ces derniers sont considérés comme des mécréants. Il les a alors quittés en juillet 2015.
Mouhamed Ndiaye alias Abou Youssouf dit avoir suivi des entrainements militaires au fief de Boko Haram et qu’il fait partie du groupe de jeunes «sunnites» qui s’étaient concertés à Rosso/Mauritanie et à Richard-Toll pour partir au Nigeria faire le djihad et, dans le groupe, il y avait Matar Diokhané alias Abu Anwar, Aboubacar Guèye alias Abu Hamza, Mouhamed Diop dit Moustapha Abou Atem etc.
Dans son ordonnance de renvoi, le magistrat instructeur est convaincu de l’implication de Matar Diokhané, qui a reconnu avoir envisagé de regrouper ses compatriotes revenus du Nigeria pour les confier à un sage qui ne pourrait être qu’Imam Ndao dit Alioune Badara Ndao «apte à aplanir leurs divergences, pour ne pas être repéré par le groupe de la Libye dirigé par Moussa Faye alias Abu Oussouma et Omar Diaby dit Omsen». Pour le juge, Alioune Badara Sall n’est pas sans savoir les «limites financières» de Matar Diokhané dit Abu Anwar et que donc l’explication donnée sur l’argent qu’il avait reçu soutenant que c’était par «compassion n’était pas convaincante» (l’argent a aussi servi à la construction de la mosquée de l’imam Ndao). Selon le magistrat instructeur, l’objectif est juste de «dissimuler la provenance frauduleuse de ces fonds».
Du coup, le contrat d’exécution des travaux de construction sur la parcelle n°11 du lotissement administratif «Massamba Seck» n’est qu’un alibi pour déguiser l’origine de ces fonds de provenance illicite, notamment les «dons» du Cheikh Aboubacar Shekau, du général Aboubacar de Boko-Haram etc. Le juge est aussi confirmé dans ses convictions par les fichiers vidéo de l’Etat Islamique trouvés chez l’Imam Ndao et qui faisaient référence aux propagandes, à l’apologie du djihad, à l’armement lourd etc. Cependant, sur les chefs d’accusation, l’imam Alioune Badar Ndao a tout dégagé en touche. Pour sa première, la justice sénégalaise devra à partir d’aujourd’hui élucider cette affaire et situer la responsabilité des uns et des autres.
 
 
Alassane DRAME 
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