Le doyen Alioune Tine alerte sur une tendance qui pourrait pousser à identifier l’Etat au parti au pouvoir. La légitimité de cette crainte tient au fait que les nominations sont allées crescendo et tout l’appareil d’Etat a été renouvelé au niveau directionnel. Le changement opéré le 24 mars dernier n’ayant rien d’une continuité, ces changements coulaient de source. Toutefois, nombre de ces nommés n’ont aucune attache avec le Pastef, à l’image de Mabouba que BDF dit avoir rencontré pour la première fois en conseil des ministres. Le même chef de l’Etat n’a-t-il pas, sitôt élu, démissionné de ses responsabilités dans le parti ? Les ministères de souveraineté ne sont-ils pas confiés à des personnalités loin d’être des pastéfiens, excepté les Affaires étrangères ? Pour dire que dans un Etat, l’appareil n’est neutre qu’à un certain niveau. Il est comme un corps auquel on ajoute une nouvelle tête chaque fois que le régime change. Mais c’est parce que le changement en cours met en avant le chef du gouvernement, dont la personnalité et la popularité font qu’il n’incarne plus le fusible destiné à sauter lorsque Prési se sent menacé. Lui prend plutôt en charge la conduite des réformes et des programmes.
Waa Ji