Dans le cadre de la nouvelle Stratégie de financement ciblé du ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, pour accompagner les acteurs de l’économie sociale et solidaire et les petites et moyennes entreprises, 54 organisations de Bambey ont bénéficié de cette première opération d’engagement de financement. Pour cette première phase, une enveloppe d’un milliard a été dégagée pour toutes les régions. Cependant, les bénéficiaires sont avertis, car le ministre a rappelé que les crédits alloués doivent être remboursés jusqu’au dernier centime et il compte y veiller personnellement.
Le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, a procédé ce week-end, dans le département de Bambey, au lancement de la nouvelle Stratégie de financement ciblé (Sfc). Une nouvelle approche qu’il a impulsée suite à sa nomination en vue d’accompagner les acteurs de l’économie sociale et solidaire et les petites et moyennes entreprises. Ce changement de paradigme, dit-il, est une déclinaison de la vision du Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique en progrès. «Cette vision prône la nécessité de trouver de nouvelles voies de développement économique et social pour un Sénégal prospère, avec le plein emploi productif, un travail décent pour tous et une réduction de la pauvreté sous toutes ces formes», explique le ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire. Ainsi, à la suite des missions de terrain de ses équipes techniques, une identification a permis de recenser 250 organisations réparties entre les communes de Bambey, Ndangalma, Ngogom, Ngoye, Guawane et Lambaye. A l’issue de ce recensement 177 organisations ont été rencontrées et parmi elles, note le ministre, 54 ont été retenues pour cette première opération d’engagement de financement. Alioune Dione de préciser dans la foulée que la sélection est basée sur «la taille du groupement ; le fait de n’avoir jamais reçu de financement ; le secteur d’activité avec une priorité pour le secteur primaire avec la production alimentaire dans une quête de souveraineté», fait remarquer le ministre qui révèle que ces critères sont renforcés par le respect du principe de l’équité territoriale.
Un milliard pour cette première phase de la Sfc
Poursuivant, le ministre d’ajouter que le financement de ce premier groupe fait partie de la première phase de la Stratégie nationale de financement ciblé qui concerne toutes les régions du Sénégal avec une enveloppe disponible d’un milliard de francs Cfa au titre du premier semestre de l’année. Non sans relever que c’est l’institution de Microfinance U-Imcec qui accompagne son département - en qualité de partenaire d’exécution - pour répondre aux attentes des populations en difficulté d’accès aux services financiers de base. Le ministre a, en outre, informé que les besoins en petits équipements de base des projets financés sont couverts gratuitement par l’État à travers une subvention du Fonds d’appui à l’économie sociale et solidaire (Faess). Quant aux besoins en gros équipements, ils peuvent être financés, dit-il, par des prêts à partir de la ligne de crédit ouverte au niveau de la Plasepri pour un montant de 600 millions. Concernant certaines organisations qui préfèrent accéder par la finance islamique, elles pourront être couvertes, selon le ministre, par le Programme de développement de la microfinance islamique après la réforme profonde en cours de mise en place suite à la création d’une nouvelle administration autonome pour la finance islamique.
Le ministre décide de veiller personnellement aux remboursements des crédits
Par ailleurs, le ministre ne manque pas de rappeler, dans le cadre de cette Stratégie de financement ciblé, la disponibilité de son département d’accompagner toutes les institutions de microfinance pour faciliter l’accès aux crédits aux acteurs de l’économie sociale et solidaire. Seulement, il s’attend à ce que chaque Sfd applique aux ressources de l’Etat la même rigueur dont il fait montre pour ses propres ressources.
A l’en croire, les Sfd seront impliqués aussi bien dans la sélection des projets que dans le recouvrement des créances. A l’endroit des bénéficiaires aussi, il dira : «j’exhorte les bénéficiaires de ce programme au respect scrupuleux des conditions du crédit et j’insiste d’abord sur l’utilisation des financements et des subventions pour les besoins stricts des projets financés. S’agissant des remboursements, je compte y veiller personnellement car le rôle de l’Etat est d’accompagner ses populations mais aussi que ces dernières respectent les règles édictées», prévient Alioune Dione. En effet, s’il a choisi ses concitoyens de Bambey pour démarrer ce projet, c’est parce que, dit-il, «la Stratégie de financement ciblé appelle une rigueur jusque-là jamais appliquée aux crédits mis à disposition par l’État. Si donc je dois être plus rigoureux je dois d’abord appliquer cette rigueur à mes proches pour que nulle n’ignore que dorénavant, dans le Sénégal dirigé par Bassirou Diomaye Faye, les crédits à l’économie doivent être remboursés jusqu’au dernier centime», tranche le ministre Dione.
M. CISS
Alioune Dione
«Le secteur ne souffrira plus du spectre des financements impayés»
Le ministre de la microfinance et de l’économie solidaire est revenu sur les problèmes qui plombent le financement au Sénégal. Pour Alioune Dionne , l’erreur des régimes précédents était le fait qu’ils procédaient à des distributions de fonds alors qu’il fallait cibler et accompagner les bénéficiaires avant de leur allouer des financements. Et pour le ministre, il y a une différence entre les termes «distribuer des financements» et «cibler les bénéficiaires» en utilisant le substantif «planification» qui procède, dit-il, de la volonté de l’État à verser dans le «jubbanti».
Alioune Dionne estime que le secteur ne souffrira plus du spectre des financements impayés dès lors qu’ils ne seront jamais plus accordés suivant des critères politiques mais suite au strict respect des critères dégagés et imposés à tous les postulants. Pour Alioune Dionne, cette initiative vise à réparer les injustices de plusieurs années en orientant le financement de l’État vers la souveraineté alimentaire, la création d’emplois et de richesses et la lutte contre la pauvreté.
Le ministre explique par ailleurs que cette nouvelle stratégie repose sur trois piliers à savoir le financement public des secteurs prioritaires contribuant à la souveraineté alimentaire et à la substitution des importations, une répartition équitable des financements publics aux acteurs et le financement des acteurs économiques disposant de projets à impact social en termes d’emplois créés ou consolidés et de création de richesses locales. ”Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès”, a-t-il précisé, lors de la cérémonie de lancement.
La finalité de ce projet, d’après Alioune Dione, est de faire de la microfinance un instrument pour l’économie sociale et solidaire et une niche de création d’emplois pour une économie endogène basée sur la capacité des acteurs à la base.
Khadidjatou D. GAYE