![RETOUR VERS LE PASSE COLONIAL :Abdoul Bocar Kane, farouche résistant à la pénétration coloniale, réhabilité par ses descendants RETOUR VERS LE PASSE COLONIAL :Abdoul Bocar Kane, farouche résistant à la pénétration coloniale, réhabilité par ses descendants](https://www.jotaay.net/photo/art/default/67935677-47916955.jpg?v=1665486725)
L’oralité a toujours été le fondement de l’histoire africaine. L’Afriquea connu l’écriture un peu tard, ce qui fait qu’elle a toujours souffert du déni d’historicité. « Un peuple sans écriture est un peuple sans histoire », lui a-t-on toujours jeté au visage. Peu importe, il reste que l’Afrique a toujours son histoire et elle reste authentique même si elle est souvent transmise de bouche à oreille. Et comme toute histoire racontée, certains pans sont méconnus ou occultés à dessein. Au Sénégal, beaucoup de nos résistants ont été omis de l’historiographie. C’est le cas de Abdoul Bocar Kane et tant d’autres encore. Pour la réhabilitation de ce grand homme qui s’est opposé aux blancs dans la période 1850-1891, ses descendants ont organisé le 1eroctobre dernier une journée de pré-lancement des journées culturelles qui auront lieu les 10 et 11 décembre prochain.
Enseigner l’histoire de Abdoul Bocar Kane aux élèves seraient certainement greffer un fait nouveau, une histoire nouvelle qu’ils n’ont jamais entendue de leurs devanciers. De la colonisation, les écoliers n’ont connu de résistants que les noms de Lat-Dior Diop, Alboury Ndiaye etc. L’historiographie sénégalaise a omis beaucoup de nos vaillants résistants dont Abdoul Bocar Kane. Pour la réhabilitation de leur ancêtre, ses descendants ont organisé le 1eroctobre dernier une journée de pré-lancement des journées culturelles qui se tiendront les 10 et 11 décembre prochain. Ces journées culturelles entrent donc dans le cadre de faire mieux connaître leur aïeul qui s’est frotté au colon dans la période 1850-1891. Dans le même ordre d’idées,un programme de sauvegarde du patrimoine historique et de développement économique et socioculturel de sa contrée natale, a été mis en place. Qui était Abdoul Bocar Kane ? Né en 1831 à Dabia Odji, dans la province du Bosseya (actuelle région de Matam).Au Fouta,ce grand résistant à la colonisation a joué un rôle important en cette période 1850-1891. Selon l’association Taaniraabe Abdoul Bocar Kane, il s’agit d’un rôle fondamental au Fouta. Le résistant a eu des « positons et des actions héroïques » face au colonisateur, qui sont largement relayées par la tradition orale, des documents d’archives etc, mais malheureusement occultées par l’historiographie. L’homme a pourtant joué un rôle politique fondamental au Fouta, fait savoir sa descendance. Jamais, il n’a voulu accepter de collaborer avec les colons, bien au contraire. « Il n’y aura pas d’accord entre nous, tant que vous donnerez aux infidèles la permission de diviser le pays en cantons. Ceux qui refusent cette permission, comme nous, sont nos amis, ceux qui sont avec les infidèles, qu’ils acceptent qu’ils sont nos ennemis », déclarait-il à l’endroit des chefs qu’il considérait comme des collaborateurs des Français, tels ceux du Lao et du Yirlaabe Pete. Il ressort de la tradition orale qu’il a été l’un des plus grands résistants à la pénétration française au Sénégal, dans la deuxième moitié du 19ème siècle.
« Pendant 30 ans, il s’est opposé aux Français »
A l’instar de bon nombre de nos résistants, il n’était armé que de son courage et des armes rudimentaires,pour faire face aux canons des Français, avec à ses côtés de vaillants guerriers fidèles à sa cause. Pendant 30 ans, pourtant, Abdoul Bocar Kane s’est opposé au blanc. Cet esprit guerrier, il l’avait dès son plus jeune âge. Déjà à l’âge de 10 ans, selon les informations recueillies par l’association, il dirigeait des troupes. A 20 ans, il est décrit comme l’un des combattant des maures razzieurs qui enlevaient les enfants pour en faire des esclaves. « Il était comme une sorte de Robin des bois », le décrit-on. En 1859, il estpeintcomme l’un des farouches résistants à la pénétration française. Il collabore avec Sambala Hawa du Khasso, Bocar Saada du Boundou etc, afin de faire revenir ceux qui étaient contraints à l’exil. Chef de guerre et acteur diplomatique, il a régné dans le Fouta central de 1855 à sa mort en 1891. C’est avec la mission Négroni qu’il a affronté, la première fois, lesFrançais. Il résulte des investigations qu’il s’est frotté à 18 gouverneurs français durant ces 30 ans de résistance. C’est en août 1891 qu’il a été assassiné par ses alliés maures sur ordre des Français.
A côté de lui, d’autres résistants ont été occultés et totalement ignorés de l’historiographie sénégalaise. Pourtant, ces derniers n’ont jamais collaboré avec les colons, résistant avec leur unique courage et leurs armes rudimentaires. L’histoire écrite a seulement fait la promotion des autres. Encore que, plusieurs facettes de ces histoires écrites ont été omises. La grande question est de se demander pourquoi ?
Alassane DRAME
Enseigner l’histoire de Abdoul Bocar Kane aux élèves seraient certainement greffer un fait nouveau, une histoire nouvelle qu’ils n’ont jamais entendue de leurs devanciers. De la colonisation, les écoliers n’ont connu de résistants que les noms de Lat-Dior Diop, Alboury Ndiaye etc. L’historiographie sénégalaise a omis beaucoup de nos vaillants résistants dont Abdoul Bocar Kane. Pour la réhabilitation de leur ancêtre, ses descendants ont organisé le 1eroctobre dernier une journée de pré-lancement des journées culturelles qui se tiendront les 10 et 11 décembre prochain. Ces journées culturelles entrent donc dans le cadre de faire mieux connaître leur aïeul qui s’est frotté au colon dans la période 1850-1891. Dans le même ordre d’idées,un programme de sauvegarde du patrimoine historique et de développement économique et socioculturel de sa contrée natale, a été mis en place. Qui était Abdoul Bocar Kane ? Né en 1831 à Dabia Odji, dans la province du Bosseya (actuelle région de Matam).Au Fouta,ce grand résistant à la colonisation a joué un rôle important en cette période 1850-1891. Selon l’association Taaniraabe Abdoul Bocar Kane, il s’agit d’un rôle fondamental au Fouta. Le résistant a eu des « positons et des actions héroïques » face au colonisateur, qui sont largement relayées par la tradition orale, des documents d’archives etc, mais malheureusement occultées par l’historiographie. L’homme a pourtant joué un rôle politique fondamental au Fouta, fait savoir sa descendance. Jamais, il n’a voulu accepter de collaborer avec les colons, bien au contraire. « Il n’y aura pas d’accord entre nous, tant que vous donnerez aux infidèles la permission de diviser le pays en cantons. Ceux qui refusent cette permission, comme nous, sont nos amis, ceux qui sont avec les infidèles, qu’ils acceptent qu’ils sont nos ennemis », déclarait-il à l’endroit des chefs qu’il considérait comme des collaborateurs des Français, tels ceux du Lao et du Yirlaabe Pete. Il ressort de la tradition orale qu’il a été l’un des plus grands résistants à la pénétration française au Sénégal, dans la deuxième moitié du 19ème siècle.
« Pendant 30 ans, il s’est opposé aux Français »
A l’instar de bon nombre de nos résistants, il n’était armé que de son courage et des armes rudimentaires,pour faire face aux canons des Français, avec à ses côtés de vaillants guerriers fidèles à sa cause. Pendant 30 ans, pourtant, Abdoul Bocar Kane s’est opposé au blanc. Cet esprit guerrier, il l’avait dès son plus jeune âge. Déjà à l’âge de 10 ans, selon les informations recueillies par l’association, il dirigeait des troupes. A 20 ans, il est décrit comme l’un des combattant des maures razzieurs qui enlevaient les enfants pour en faire des esclaves. « Il était comme une sorte de Robin des bois », le décrit-on. En 1859, il estpeintcomme l’un des farouches résistants à la pénétration française. Il collabore avec Sambala Hawa du Khasso, Bocar Saada du Boundou etc, afin de faire revenir ceux qui étaient contraints à l’exil. Chef de guerre et acteur diplomatique, il a régné dans le Fouta central de 1855 à sa mort en 1891. C’est avec la mission Négroni qu’il a affronté, la première fois, lesFrançais. Il résulte des investigations qu’il s’est frotté à 18 gouverneurs français durant ces 30 ans de résistance. C’est en août 1891 qu’il a été assassiné par ses alliés maures sur ordre des Français.
A côté de lui, d’autres résistants ont été occultés et totalement ignorés de l’historiographie sénégalaise. Pourtant, ces derniers n’ont jamais collaboré avec les colons, résistant avec leur unique courage et leurs armes rudimentaires. L’histoire écrite a seulement fait la promotion des autres. Encore que, plusieurs facettes de ces histoires écrites ont été omises. La grande question est de se demander pourquoi ?
Alassane DRAME