La détermination affichée par les jeunesses de l’opposition à imposer la candidature de leurs mentors aux élections présidentielles de février prochain ne faiblit pas. Pour les proches du maire de Dakar, il est hors de question de parler d’élections sans le candidat de la coalition Taxawu Senegaal. Ils ont encore brûlé des pneus sur la Vdn, obligeant du coup Idrissa Seck, Malick Gakou, Bougane Guèye Dani, Cheikh Bamba Dièye, Mamadou Diop Decroix, Omar Sarr et les autres candidats, qui étaient au siège de Bokk Gis-Gis, à mettre un terme à leur réunion et à inhaler du gaz lacrymogène comme tout le monde.
Ils n’ont pas eu le temps de faire leur réunion, après le point de presse qu’ils ont tenu au siège de Bokk Gis-Gis, hier. Idrissa Seck, Malick Gakou, Bougane Guèye Dani, Cheikh Bamba Dièye, Thierno Bocoum, Samuel Ameth Sarr, Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr et les autres candidats, qui étaient au siège de Bokk Gis-Gis, ont été contraints par les jeunesses (Khalifites) à quitter les lieux, sans avoir eu le temps de poursuivre la réflexion aux fins de décider des réponses politiques qu’ils vont opposer à Macky Sall.
C’est juste après le point de presse qu’ils ont tenu pour dire de ce qu’ils ont prévu de faire, que les jeunes, qui étaient venus massivement assister au point de presse, ont commencé à brûler des pneus sur la Vdn, pour faire comprendre que l’heure n’était plus aux discours et autres regroupements de salon.
Mais les gendarmes, venus en très grand nombre, sont vite entrés en action. C’est le début des affrontements. Lorsque les gendarmes ont commencé à se déployer, plusieurs manifestants qui jetaient des pierres étaient déjà loin. Aussi, les gendarmes sont passés devant le siège de Bokk Gis-Gis, sans pour autant placer un mot, ni brutaliser ou jeter de grenades lacrymogènes au siège de Pape Diop, où étaient encore plusieurs des leaders et candidats de l’opposition. Les rares grenades lacrymogènes qui ont été balancées, c’est sur la Vdn et c’était pour disperser des foules et permettre aux voitures de circuler. Avec le vent qu’il y avait sur la Vdn à 19 heures passées, beaucoup ont souffert le martyre. Il était très difficile de respirer sur la Vdn. Certains disent même que si la gendarmerie s’est employée à enchaîner, c’est parce qu’elle avait appris qu’une partie des manifestants voulaient se rendre au siège de l’Apr, sur la Vdn toujours, pour y mettre le feu.
Mais personne en tout cas n’a réussi à déjouer la vigilance de la gendarmerie ou à se rapprocher du siège du parti présidentiel. Et jusque tard dans la nuit, nombre d’éléments de la gendarmerie étaient encore positionnés devant le siège de Bokk Gis-Gis au cas où les manifestants venaient à vouloir remettre ça.
Madou MBODJ
Les semaines à venir risquent d’être très chaudes
Avant les problèmes qui ont fait capoter la réunion d’après point de presse au siège de Bokk Gis-Gis, les leaders de l’opposition, réunis dans un collectif dénommé C 25, ont donné le ton de ce qui va se faire dans les tout prochains jours. Dans une déclaration pondue en perspective des batailles futures, ils demandent à tous leurs responsables, partout dans le pays et dans la diaspora, de se retrouver sans tarder pour mettre en place les coordinations communales et de quartiers et d’attendre les mots d’ordre. Ces opérations, selon eux, devront se faire dans la plus grande générosité et ouverture, car le temps n’est pas à la distribution de privilèges mais au partage de sacrifices. Candidats, acceptés ou injustement éliminés, leaders politiques et citoyens non candidats, ils ont décidé de garder et de préserver l’unité et la solidarité en leur sein, pour mener les combats et consentir aux sacrifices nécessaires pour que notre pays recouvre sa plénitude démocratique et que notre peuple récupère sa souveraineté sacrée de désigner celle ou celui à qui il veut confier la direction du pays le temps d’un mandat. Idrissa Seck et Cie récusent aussi le Conseil constitutionnel dans sa composition actuelle et engagent la responsabilité directe et personnelle de Pape Oumar Sakho (son président). Ils exigent aussi une haute autorité indépendante pour l’organisation de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
MM