Depuis quelques semaines l’actualité sénégalaise est secouée par la gestion des fonds Force Covid-19 et donc, par ricochet, l’achat et la distribution des denrées alimentaires destinées aux familles démunies durant cette période. Mansour Faye, qui gérait le ministère du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale, rejette toutes les accusations portées à son encontre concernant la surfacturation des denrées alimentaires.
Pour mettre fin à la polémique autour de l’acquisition des denrées alimentaires du Programme de résilience économique et sociale (Pres), Mansour Faye a jugé nécessaire de revenir en long et en large sur le processus qui permit au Sénégal d’acquérir et de distribuer prés de 100 mille tonnes de vivres sur l’ensemble du territoire national dans la période de Covid-19. D’emblée, Faye rappelle qu’à l’époque, «quasiment, tous les pays du monde, de même que certains organismes internationaux (Banque mondiale, Bid…), avaient tous suspendu leurs procédures de gestion des marchés».
«Nous avons choisi, par mesure de prudence, de faire appel à la procédure d’appel d’offres»
Relativement au volet aide alimentaire, Mansour Faye informe que c'est sous son impulsion, que le Ministère a choisi, «par mesure de prudence, avec célérité et pour plus de transparence, de faire appel à la procédure d’appel d’offres», avant d’ajouter que dans cette dynamique, il a adressé un courrier (00027/MDCEST/DAGE du 30 mars 2020) à l’Armp aux fins de solliciter son appui et son accompagnement, pour encadrer le processus d’acquisition des denrées alimentaires dans ce contexte d’urgence.
Après les avis de commande ouverte, 04 bénéficiaires ont été retenus : Groupe Bembouck (5000 T) ; Avantis Suarl (35.000 T+ 10.000 T) à la suite de l’augmentation du volume de la commande ; AFRI And CO (30.000 T) et CCMN (30.000 T).
«L’histoire de la surfacturation est une véritable forfaiture»
«(…) Je rappelle que toutes les acquisitions ont été réceptionnées en co-gestion, par les services du Commissariat à la sécurité alimentaire et un colonel dépêché par l’Armée nationale dans le cadre de ce Programme. La sécurisation des livraisons était assurée par la Gendarmerie nationale, sous la supervision d’un colonel jusqu’au point de chute, relayé par l’Administration territoriale, sous la coordination des Gouverneurs de Région», déclare Mansour Faye, qui assure que les distributions aux bénéficiaires étaient supervisées par l’Administration territoriale, après un processus de ciblage inclusif.
Et concernant les paiements des fournisseurs, explique-t-il, «un gestionnaire avait été désigné, à cet effet, au niveau du ministère des Finances où il centralisait quasiment tous les paiements. Le Dage, étant lui aussi désigné par le ministère des Finances et du Budget comme gestionnaire de compte, a effectué certains paiements justifiés, en parfait accord avec le MFB (Rapport CC, P. 102 & 103). Du reste, sur ce point, la Cour n’évoque que des questions procédurales».
Selon Mansour Faye, l’histoire de la "surfacturation" soulevée par le vérificateur de la Cour de comptes, est une véritable forfaiture.
Ndèye Khady D. FALL