L’évêque de Ziguinchor, qui abordait le sens de la fête de Noël, a d’emblée fait savoir que celle-ci fait appel au partage, au service des petits et des pauvres. «Elle doit se vivre en solidarité, avec tous ceux-là, dans l’attention du prochain qui frappe à notre porte et qui a besoin d’être aidé dans sa précarité, par l’attention et le soutien des uns et des autres», déclare-t-il.
Cette fête, poursuit Mgr Mamba, doit nous faire penser à la fraternité universelle des hommes que le Christ est venu introduire en prenant notre condition humaine. Surtout, ajoute-t-il, la situation de ceux qui sont défavorisés, ceux qui sont dans la précarité et qui traversent des situations difficiles aujourd’hui.
De plus, l’évêque de Ziguinchor a, dans son discours, parlé de la crise casamançaise et celle qui sévit entre la Palestine et Israël. «L’enlisement du conflit comme celui qui a prévalu en Casamance, ou entre Israël et la Palestine, n’est-il pas aujourd’hui le triste exemple de notre temps. Ce qui doit rester pour nous essentiel, dans la célébration de la fête de Noël et que nous devons jalousement garder, croyants ou non croyants en Jésus Christ, c’est de cultiver une ambiance de famille et de fraternité où tous les hommes se rencontrent et communient autour de l’essentiel», prêche-t-il.
Revenant sur les causes de l’immigration clandestine, le patron de l’Eglise de Ziguinchor a souligné que celle-ci est liée à la précarité, et à la pauvreté. Et les jeunes, n’ayant pas de travail à domicile, voyant qu’ils pourraient avoir un avenir incertain, envisagent d’aller vers des cieux meilleurs, dit-il.
Pour Mgr Mamba, il revient aux autorités de notre pays de travailler à former la jeunesse, parce que c’est l’avenir. Etant d’avis que tout le monde ne peut pas travailler dans les bureaux, Paul Abel Mamba d’indiquer que «les jeunes ne doivent pas seulement compter sur l’Etat à trouver du travail. Ce dernier doit les former à pouvoir entreprendre».
D’ailleurs, proposant une solution pour mettre fin à ces vagues de migrants, Paul Abel Mamba préconise comme solution la délocalisation par les pays développés de leurs multinationales vers les pays du Sud. «Si nous voulons intéresser ces pays et maintenir à la fois la jeunesse, on doit les former à être capables d’entreprendre et de pouvoir travailler par eux-mêmes», a-t-il dit. Tout en estimant qu’il faut revoir notre système d’éducation et de formation pour pouvoir répondre de manière adaptée la loi du marché de travail.
En plus, le religieux est d’avis que l’avenir de cette jeunesse, c’est leur pays. Dans son raisonnement, il a remarqué que de plus en plus, l’Europe n’a plus de travail comme après la grande guerre. Ceux qui s’y rendent de façon clandestine ne sont pas bien accueillis et sont confrontés à de difficiles conditions de vie, affirme-t-il.
Ahmet Coly