Au cours du mois de janvier 2022, la gestion budgétaire est marquée par une hausse des ressources budgétaires et une exécution satisfaisante des dépenses publiques. En effet, les ressources mobilisées sont estimées à 204,4 milliards, augmentant de 50,5%, tandis que les dépenses totales (487,7 milliards) se sont confortées de 42,8%, en glissement annuel. Au total, le déficit budgétaire est provisoirement estimé à 283,3 milliards contre 205,6 milliards un an auparavant.
Il résulte du point mensuel de conjoncture de janvier 2022 que les ressources globales sont composées de recettes budgétaires (193,4 milliards) et de dons (11,1 milliards). En glissement annuel, les ressources ont progressé de 50,5%, du fait principalement de l’accroissement de 66,9% des recettes budgétaires, à la faveur de la bonne tenue des recettes fiscales. Quant aux dons, évalués à 11,1 milliards, ils se sont repliés de 8,9 milliards, sous l’effet de leur composante en capital. S’agissant des recettes fiscales, elles ont enregistré une hausse de 76,6 milliards comparativement au mois de janvier 2021. Cette évolution est traduite par la mobilisation de l’impôt sur le revenu, l’IRVM/IRCM, de la TVA intérieure hors pétrole, de la Taxe sur les activités financières et des taxes spécifiques qui se sont confortés respectivement de 25,8 milliards, 8,8 milliards, 4,1 milliards, 5,0 milliards et 14,3 milliards. Dans la même veine, les droits et taxes mobilisés par la Douane, notamment la TVA import (28,0 milliards) et les droits de porte (19,6 milliards) ont suivi cette tendance avec des hausses respectives de 5,7 milliards et 5,0 milliards. En revanche, le FSIPP est passé de 5,3 milliards en janvier 2021 à 1,8 milliard en janvier 2022, baissant de 3,5 milliards. Pour ce qui est des droits d’enregistrement (5,5 milliards), ils sont restés quasi stables en janvier 2022, comparativement à la même période de l’année précédente.
Augmentation des dépenses publiques
Concernant les dépenses, elles ont augmenté de 42,8%, en glissement annuel, au mois de janvier 2022, pour s’établir à 487,7 milliards. Cette progression est tirée par les dépenses en capital et, dans une moindre mesure, par celles de fonctionnement et les transferts et subventions. En effet, les dépenses en capital ont enregistré une hausse de 84,0 milliards, atteignant 186,4 milliards en janvier 2022, sous l’effet notamment, du renforcement des investissements financés sur ressources intérieures qui se sont accrus de 85,3 milliards pour s’établir à 111,7 milliards. Au titre des dépenses de fonctionnement (29,3 milliards) et des transferts et subventions (153,5 milliards), des hausses respectives de 15,4 milliards et 29,6 milliards sont enregistrées, en glissement annuel. En outre, sur un an, les charges d’intérêt sur la dette et la masse salariale sont estimées respectivement à 42,1 milliards et 76,5 milliards avec des progressions respectives de 34,7% et 9,2%.
M. CISS
ECHANGES AVEC L’EXTERIEUR
L’embargo de la Cedeao sur le Mali accentue le déficit commercial du Sénégal
Au mois de janvier 2022, le déficit commercial, qui se chiffre à 218,0 milliards, s’est dégradé de 49,8% (-72,5 milliards) par rapport à décembre 2021. Cette situation résulte d’une baisse des exportations de biens de 15,0% (- 47,9 milliards) conjuguée à une hausse des importations de biens de l’ordre de 5,3% (+27,9 milliards).
Baisse des exportations
D’après le point mensuel de conjoncture de janvier 2022, les exportations de biens sont dominées par les produits pétroliers (21,2%), l’or brut (16,1%), l’acide phosphorique (12,5%), les produits halieutiques (9,8%) et les graines d’arachide (4,9%). Par rapport à décembre 2021, les exportations de biens se sont contractées de 15,0% (- 47,9 milliards), du fait des ventes extérieures de produits pétroliers (-19,7 milliards), extractifs (-18,6 milliards) et chimiques (-9,9 milliards), notamment l’acide phosphorique (-11,5 milliards), l’or brut (-10,4 milliards), le titane (-5,3 milliards) et le zircon (-2,1 milliards). Toutefois, cette baisse a été amoindrie par le renforcement des exportations de produits alimentaires (+16,1 milliards), en liaison avec la progression des ventes extérieures de graines d’arachide (+13,3 milliards) et de « soupes, potages et bouillons préparés » (+2,7 milliards). En glissement annuel, les exportations de biens se sont renforcées de 12,2% (+29,6 milliards), grâce aux ventes extérieures de produits pétroliers (+32,1 milliards), chimiques (+21,7 milliards) et extractifs (+10,9 milliards). La hausse des exportations de produits chimiques est le reflet de la consolidation des ventes d’acide phosphorique (+21,2 milliards), amoindrie, cependant, par un léger repli des ventes d’engrais (-0,6 milliard). S’agissant des produits issus des industries extractives, la hausse constatée des exportations est tirée par l’or brut (+5,5 milliards) et les phosphates (+2,3 milliards). Par contre, les exportations de produits alimentaires se sont repliées de 40,5 milliards, sous l’effet de la baisse des ventes extérieures de graines d’arachide (-53,2 milliards) et de produits horticoles (-2,9 milliards).
Les exportations vers le Mali ont diminué de 28,1% (-24,2 milliards)
Dans la zone Uemoa, les exportations de biens se sont chiffrées à 85,4 milliards en janvier 2022 contre 110,1 milliards le mois précédent, soit une baisse de 22,5% (-24,7 milliards). Les ventes destinées aux pays de la zone ont représenté, ainsi, 31,4% des exportations totales du Sénégal en janvier 2022 contre 34,4% le mois précédent. La Mali reste le principal client du Sénégal en zone Uemoa, avec une part de 72,6% en janvier 2022 contre 78,3% le mois précédent. Les principaux produits exportés vers ce pays sont les produits pétroliers et le ciment hydraulique avec des parts respectives de 65,8% et 3,9%. Il convient de noter que les exportations vers le Mali, sous embargo de la Cedeao depuis la première quinzaine du mois de janvier, ont diminué de 28,1% (-24,2 milliards) entre décembre 2021 et janvier 2022, particulièrement celles des produits pétroliers (-20,6%) et du ciment (-44,4%). En glissement annuel, les exportations en valeur vers ce pays partenaire ont augmenté de 49,5%, à la faveur de la hausse des ventes de produits pétroliers (+122,1%). Par contre, sur cette période, les exportations de ciment se sont contractées de 57,7%. Contrairement au ciment, les produits pétroliers sont exclus de l’embargo.
Hausse des importations
Pour les importations de biens, elles sont dominées en janvier 2022 par les produits alimentaires (19,2%), les produits pétroliers (17,1%), les produits sidérurgiques (13,3%), les produits chimiques (8,2%), les « machines, appareils et matériels électriques » (4,5%) et les « automobiles et matériels de transport » (4,1%). En variation mensuelle, elles ont crû de 5,3% (+27,9 milliards), en raison de la progression des achats à l’extérieur de produits sidérurgiques (+49,7 milliards), chimiques (+16,1 milliards), extractifs (+2,1 milliards) et alimentaires (+1,7 milliard). Pour leur part, les importations de produits chimiques sont soutenues par les achats à l’étranger d’engrais chimiques et minéraux (+16,9 milliards). Concernant les produits alimentaires, la légère hausse constatée dans les importations est due essentiellement aux achats de riz (+6,2 milliards), d’huiles (+5,6 milliards) et de maïs (+1,6 milliard). Elle est, toutefois, atténuée par les approvisionnements en blé (-8,8 milliards) et en produits horticoles (-5,5 milliards). Par contre, les achats extérieurs de produits pétroliers, notamment les produits raffinés, ont baissé de 46,2 milliards. En outre, un recul des importations de produits pharmaceutiques (-4,2 milliards) et « d’automobiles et matériels de transports » (-2,9 milliards) est noté.
En glissement annuel, les importations de biens ont progressé de 70,8% (+230,9 milliards), du fait du renforcement des achats de produits sidérurgiques (+42,3 milliards), alimentaires (+41,9 milliards), pétroliers (+38,7 milliards), chimiques (+27,8 milliards) et extractifs (+11,9 milliards). La hausse des achats extérieurs de biens alimentaires est le reflet de l’augmentation des importations de riz (+12,7 milliards), d’huiles (+9,0 milliards), de maïs (+5,0 milliards) et de blé (+4,6 milliards). Quant aux produits pétroliers, la progression constatée est due aux importations de produits pétroliers raffinés (+62,6 milliards) ; les achats d’huiles brutes de pétroles ayant baissé de 23,9 milliards.
M. CISS