La Chambre d’accusation a prolongé, hier, le séjour carcéral de Sitor Ndour. La juridiction d’instruction du second degré qui s’est penchée sur le recours de l’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), portant sur l’ordonnance de refus de mise en liberté provisoire, a confirmé le juge d’instruction dans sa décision. Le Procureur général ayant requis dans ce sens, les conseils de Sitor Ndour préfèrent ne pas faire de pourvoi en cassation, mais plutôt revenir à la charge, devant le magistrat instructeur.
L’espoir de Sitor Ndour de humer l’air de la liberté a été anéanti hier par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. Hier, statuant sur le recours du président du Conseil d’administration de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta (Saed), la juridiction d’instruction du second degré a suivi le magistrat instructeur, confirmant ainsi l’ordonnance de refus de mise en liberté provisoire. Une décision qui prolonge donc le séjour carcéral de l’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Les conseils de Sitor Ndour vont-ils former un pourvoi en cassation ? La réponse est négative. Selon un de ses conseils, ils vont plutôt revenir à la charge devant le juge d’instruction. La raison est toute simple, le Procureur général a fait ses réquisitions en sollicitant la confirmation de l’ordonnance du juge et donc le refus de la mise en liberté provisoire de l’inculpé. Du coup, un pourvoi en cassation n’aidera pas vraiment Sitor Ndour.
La motivation principale de la décision de la Chambre d’accusation
Seulement, il faudra patienter encore avant de formuler une autre demande ou alors présenter d’autres arguments pour convaincre le magistrat instructeur. Car, s’agissant des premiers arguments brandis, ils ont été également écartés par le représentant du ministère public et les juges de la Chambre d’accusation, au motif tout simple que l’instruction n’est pas encore terminée. Ce, même si, pour les avocats de Sitor Ndour, il ne reste plus rien à faire dans le dossier puisque toutes les parties ont été entendues et la confrontation a été faite ; les témoins ont également été entendus. C’est, en tout cas la motivation principale de la confirmation de l’ordonnance du juge d’instruction.
Pour la genèse de l’histoire, Sitor Ndour a été accusé de viol par sa bonne ; une mineure de 17 ans. Selon cette dernière, les faits ont eu lieu le lendemain de la Tabaski. Mais, ces accusations ont été réfutées par l’ancien Directeur du Coud depuis le début de la procédure. Il a poursuivi ses dénégations devant le magistrat instructeur. Pour sa part, la fille auditionnée par le juge Mamadou Seck a persisté dans ses accusations. Mais, elle a eu du mal à apporter certaines preuves puisque ses habits dont elle dit avoir été tachetés de sang ont été lavés. Néanmoins, A. Thiaw a juré sur tous les saints avoir été violée par Sitor Ndour. Cette affaire sera probablement tirée au clair au terme de l’instruction. Le juge pourrait certainement s’appuyer sur les dépositions de la sage-femme, mais également des autres spécialistes dont il a recueilli les avis.
Alassane DRAME
Me NDEYE FATOU TOURE AVOCATE DE LA PARTIE CIVLE DANS L’AFFAIRE SITOR NDOUR
«Je suis sur le qui-vive et je reste vigilante. Cette précipitation est inquiétante»
«La Chambre d’accusation a rejeté la demande de mise en liberté provisoire parce que le juge a estimé que l’information n’était pas terminée. Mais ce qui est inquiétant, c’est qu’après son inculpation et son placement sous mandat de dépôt, il ne s’est passé qu’un mois et on convoque les parties pour une audition au fond. Nous sommes au Sénégal quand-même ; parce qu’il y a des personnes qui ont été inculpés pour des faits de viol et qui sont toujours en détention provisoire et depuis au moins 4 ans, elles attendent. Donc, on ne peut pas accepter cette précipitation. Je suis sur le qui-vive et je reste vigilante. Nous sommes en état de veille et d’alerte, mes clients et moi. Et c’est normal».
F.D